Chroniques cinema
08
Oct
2016

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : braquages à la ville fantôme.

Scénar : deux frères récemment orphelins, pas super doués mais ingénieux, braquent tout de même une banque. Puis une autre. Et encore une autre… Leur plan à terme ? Rembourser ses factures injustes à une banque avec son propre argent, volé par les deux acolytes qui ont quasiment pensé à tout pour ne pas se faire choper. Au même moment, le perspicace ranger à l'ancienne Marcus Hamilton est gentiment invité à prendre sa retraite, pourquoi ne pas finir en beauté en résolvant cette affaire dont le FBI se foutra inévitablement ?

On n’attendra pas la dernière phrase de cet article pour vous avouer la vérité, ce film de David Mackenzie est magnifique et mérite bien mieux que les passages sporadiques auxquels les films en V. O. (« art et essai », ça veut dire quoi ?!) ont droit. Tourné dans des décors de déserts industriels ou de vastes étendues sublimes, magnifié par une photographie mortelle et une belle bande originale avec la mélancolie en filigrane - les violons aident beaucoup - signée Nick Cave et son compère Warren Ellis (chez les BAD SEEDS, GRINDERMAN…), Comanchiera regorge de dialogues crus et de petits rôles vrais comme la serveuse de T-Bone (et pas de satanées truites !), et jongle habilement entre drame, comédie et thriller, avec des pointes de western et de road-movie.

Un carré d’acteurs très charismatiques interprète cette sorte de manifeste anticapitaliste poétique : les frangins Chris Pine et Ben Foster s’opposent aux rangers Jeff Bridges (excellent en emmerdeur professionnel à l'esprit torturé, multipliant les blagues acides sur les indiens, mais aussi sur les mexicains) et Gil Birmingham (son adjoint indien ET mexicain, forcément) mais pas seulement : dans un pays où n’importe quel débile mental peut disposer d'un flingue, les braqueurs sont parfois confrontés aux traqueurs. Reconnaissons tout de même que l’endettement règne si fort au pays du rêve amère-loque que même les banques rament pour leur sécurité.

Face à l'éternel cynisme de la finance, le désespoir se transforme parfois en action violente, on imagine facilement que ce genre d’histoire arrivera de plus en plus souvent dans un monde où les plus riches ne se sont jamais autant foutu de la gueule des pauvres.    

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