Chroniques DVD
20
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : guerre / drame

Scénar : Java en 1942. Le capitaine Yonoi fait régner une discipline de fer dans son camp de prisonniers alliés. Convoqué pour assister un juge lors d’un procès important, il voit pour la première fois le major anglais Jack Celliers, parachuté sur Java et accusé d’avoir fait la guerilla passible de la peine de mort. Yonoi est instantanément fasciné par cet officier aux yeux vairon, le croit même non-coupable. Condamné à mort, Celliers est fusillé…à blanc et transféré au camp de Yonoi pour le plus grand malheur de ce dernier qui ne passera pas loin de perdre la raison. Faites l’amour ET la guerre ? Domo arigato, mais non.

Peut-être un des films les plus convaincants de Bowie qui a cinématographiquement souvent fait dans le chelou, Furyo est aussi depuis Le Pont sur la rivière Kwaï (1957) un des plus beaux films ayant pour théâtre la guerre du Pacifique avec en prime une réflexion sur les relations ambiguës entre deux hommes enfermés tous deux entre quatre murs, physiques pour l’un, moraux pour l’autre.

Basé sur l’autobiographie de l’ex-prisonnier Laurens van der Post, Furyo oppose Jack Celliers (David Bowie), le dandy provocateur so British qui, malgré un passé qui le torture secrètement, refuse de se laisser abattre, tente de lutter avec sourire et poésie (les leçons de mime de Bowie ont-elles donc porté leurs fruits ?), et risque beaucoup car pas question de conventions de Genève avec les nippons. Face à lui se trouve le capitaine commandant du camp Yonoi (joué par le musicien Ryūichi Sakamoto, pendant japonais de Bowie que l’on verra aussi dans Le Dernier empereur) dont la vie est régie par le strict code du bushido. Il assouplit parfois certaines règles mais reste généralement très dur, il imposera même à un soldat un hara kiri public et ce devant les prisonniers. Autour d’eux gravitent Lawrence (Tom Conti, vu dans Les Duellistes) officier de liaison entre japonais et prisonniers, et surtout le sergent Hara (Takeshi Kitano), curieux mais dédaigneux à l'endroit des occidentaux, qui peut être sadique ou attendrissant selon les moments. Ce rôle démontre pour une des première fois au monde entier un extraordinaire visage et un immense talent.

Un choc de cultures, une histoire d’amour contrariée, de la poésie au cœur de l’horreur dans ce très bon film de Nagisa Ōshima (ah L’Empire des sens…) doté d’une bande originale marquante signée Sakamoto lui-même.

Bonus : bande-annonce (bavarde), filmographies, documentaire d’époque « Furyo à Cannes » (6’ avec Serge Toubiana et Yves Mourousi ! On trouve aussi une interview très naze d’Oshima par Samuel Fuller)

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