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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : tajado grill
Scénar : sur l’île philippine de Mindanao, l'équipe d’occidentaux arrivée presque comme une fleur découvre le camp désert après avoir endommagé son avion. Suspectant très vite une attaque de « sauvages », bingo, les Tajados sont de sortie, la panique s'installe, la femme du groupe est enlevée et ils ne sont bientôt plus que deux à errer dans la jung’, pas glop du tout. Du désespoir à l'instinct de survie, voilà une chouette rando du cauchemar qui s’annonce !
« La jungle est dangereuse mais fascinante » …ah ouais ?! Ben fais gaffe à tes os mon coco ! Car, reprenant l'idée - et les acteurs - d’Umberto Lenzi (voir Cannibalis - Au pays de l'exorcisme de Umberto Lenzi (avec Ivan Rassimov, Me Me Lai...) 1972), son collègue Ruggero Deodato (Cannibal Holocaust, La Maison au fond du parc, Les Prédateurs du futur, Amazonia : La jungle blanche, Barbarians…) y place une tribu de cannibales qui ne crache jamais sur un petit gueuleton. Veuillez tout de même noter que l’histoire (vraie) est tirée du bouquin d’un survivant à qui il ne manquait sûrement que des effets sonores stressants (wah ces échos de voix hystériques dans la caverne et ces claves omniprésentes !) pour faire encore plus peur.
Déjà présenté comme un documentaire semi-réaliste au sujet d'une tribu quasi préhistorique découverte par hasard par des chercheurs, Le Dernier monde cannibale est plutôt, comme son prédecesseur, un film d’aventures aux détails cracras (les images d'animaux que l'on verra dans plusieurs films comme le combat du serpent contre le varan, celui du serpent contre la chauve-souris, les scènes de dévoration habituelles, servies saignantes, mais aussi un crâne gluant plein de vers, des pièges brutaux et des rites cruels comme celui des fourmis…) dont certaines révolteront carrément, surtout quand on est presque végétarien, car les étripatouillages de serpents et de crocodile sont visiblement réels. Bordel, mais où était la S. P. A. ? Ceci dit, c’est ainsi que l'on se nourrit en vrai, avouons tout de même que l’on n’est pas pressé de découvrir la joie de chasser / tuer son steak en cas d’absolue nécessité.
Même vieilli, le film n'est toujours pas à mettre entre toutes les mains, en particulier à cause de la nudité (masculine) que l’on imagine pas si courante à l’époque et surtout pas super facile à tourner quand on n’est pas aussi ouverte à la discipline que la belle Me Me Lai. Car la débauche sanguinolente que l'on attend si on a subi avant les pourtant postérieurs Cannibal holocaust / Ferox n’a pas vraiment lieu. On se contente alors de contempler des décors magnifiques (mais pas question d'aller visiter pour le moment hein ?!) super bien filmés, d’apprendre des recettes de cuisine sympas, des techniques - foireuses - de passage de rapides sur un radeau de fortune ou encore l’intéressante théorie tajado de régulation des naissances grâce aux crocos toujours serviables. L’ « enfer vert » porte bien son nom !
Bonus : bande-annonce, filmographies de Deodato, Rassimov, Me Me Lai, Sheik Razak Shikur et Judy Rosly, fiches techniques et une introduction présentée comme un documentaire par Deodato lui-même semble-t-il.
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