Chroniques DVD
15
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : tolérance héros

Scénar : Ben, en fuite car il a couché avec la femme d'un officier blanc qu'il a ensuite tué, tombe sur un indien boiteux qu’il oblige à lui préparer des haricots et accessoirement à devenir son compagnon de route. Dingues tous les deux, ils finissent par se supporter. Un jour ils tombent sur un chariot, récupèrent même des armes… et des poules ! Parmi celles-ci, l’indien en adopte une borgne qu'il nomme Charley et à qui il s'adresse comme à son meilleur ami. Mais les compères sont suivis par un chasseur de primes tenace…

Non mais quel beau film que ce Charley le borgne ! Réalisé par Don Chaffey (l’auteur du fabuleux Jason et les Argonautes et de Un million d'années avant J.C. avec la déesse Raquel Welch), il mise sur deux personnages atypiques dont l'opposition fait le sel des dialogues : si l’indien est d’abord le nègre du noir, celui-ci redevient nègre quand il est capturé par le chasseur de primes raciste et brutal. On a donc affaire à un western pour le moins iconoclaste et au sous-texte imposant malgré une bonne dose de comédie.

Les acteurs excellent dans l’interprétation des personnages principaux qui se limitent à trois hommes : le noir cherche-noises Richard Roundtree (connu principalement pour le rôle de Shaft mais qui mène depuis des siècles une carrière à la fois sur petit et grand écran), le fascinant « indien »  Roy Thinnes (le David Vincent des Envahisseurs, c’est lui !) et le blanc Nigel Davenport (vu dans Enfants de salauds, L’Attentat ou Les Chariots de feu). C’est le second qui remporte la palme de l’étrangeté avec un regard vraiment bizarre, des ongles noirs et des dents pourries. Pour ajouter au psychédélisme ambiant, on trouve du rock perché en bande originale, un peu comme pour Matalo, avec toutefois quelques phrasés au flûtiau qui frisent la parodie.

 

Ancêtre du buddy movie dix ans avant le 48 heures de Walter Hill, Charley le borgne mêle avec brio western européen parfois cruel (avec méchante baston de chiens, fouettage à la corde, lapidation et belles giclées de sang) et blaxploitation (qui est alors à son pic), il parvient même à toucher le spectateur avec une profondeur de personnages et de discours assez rare dans le genre, c'est une pépite méconnue !

 

Bonus : diaporama, bandes-annonces de la collection, et « Le blanc, le noir, le rouge », entretien avec Alain Petit qui rappelle que la scène western anglaise est méconnue mais existante, elle est même à l'origine des tournages de western (sérieux) en Espagne, après, c'est vrai, Dynamite Jack, cocofuckingrico !

Infos / commande : http://www.artusfilms.com/western-europeen/charley-le-borgne-219

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