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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : érotisme wannabe-sadien chouette
Scénar : à la lecture du sulfureux marquis de Sade, la demoiselle Marianne s'imagine la volupté des rites d'une bande de libertins au visage caché avec des bas comme les cambrioleurs de roman… Pendant ce temps, la magnifique Eugénie vit auprès d'une mère autoritaire et d’un père qui s'absente régulièrement pour rejoindre sa maîtresse qui se trouve être Marianne… Celle-ci lui dit qu’Eugénie lui serait un agréable caprice si le père pouvait lui permettre de la faire venir sur l'île où elle et son demi-frère font régner une incessante perversité. Le père donnant son accord (!), Marianne entraîne Eugénie dans des jeux licencieux auxquels elle finit par prendre goût et plaisir, elle idolâtre Marianne qui joue pourtant une double jeu : elle la pousse à boire et à se droguer pour s'en servir lors d'un sacrifice à un ordre mystérieux qui déboule soudain sur l’île. Et avec lui la peur…
De Sade 70, Eugenie, Les Inassouvies, nommez-le comme vous le voulez, est une tentative d’adaptation de La Philosophie dans le boudoir du sieur De Sade, un conte initiatique dont la morale est vivement mise à mal via le sexe que l’on y montre cru, violent et sans limite tout en ayant en clair filigrane une réflexion philosophique révolutionnaire. Pas de panique, le film n’est pas vraiment dans l’idée de ce qu’on se ferait d’une mise en images d’un texte classique mais notoirement pornographique, le récit est transposé à l’époque du tournage (malgré quelques atours d’époque apparaissant ici et là) et si pléthore de filles fort dénudées - et pas du genre timides - et nombreuses scènes habilement suggestives il y a, Franco montre sans déraper, se contentant d’émoustiller là où d’autres se seraient vautrés dans le zizi-panpan explicite. Eugénie / Marie Liljedahl est absolument magnifique, elle éclipse même l’apparition de l’immense Christopher Lee (qui avait ce film en horreur), de Maria Rohm, Paul Muller ou l’affreux Herbert Fux (remember La Marque du Diable).
Le tout baigne dans une ambiance étrange qu’on ne sait pas toujours comment prendre (onirisme ? Poésie ? Improvisation ? Délire hallucinogène ? Psychédélisme ?), que penser par exemple de cette longue scène teintée de rouge et rythmée par cette saloperie de rideau à ficelle et bercée en même temps par des chants de « sirènes » troublants mais un peu lourds à la longue ? Causons musique, celle-ci est omniprésente, de l’affreux générique nuageux au chant à consonance religieuse, merci Bruno Nicolai, et est plutôt adéquate pour un film à l’image pour le moins granuleuse, voire même parfois carrément floue, dommage car on tient quand même là un bon film tourné dans de beaux paysages (Madère ?).
Bonus : diaporama, bandes-annonces de la collection Jess Franco, « Histoire d'une perversion » (entretien avec l’inévitable spécialiste Alain Petit, 29’).
P. S. : il va sans dire qu'on a déjà beaucoup écrit à propos de l'ami Jess, clique donc là pour voir : https://www.nawakulture.fr/index.php/rechercher?searchword=Jess%20Franco&searchphrase=exact.
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