Chroniques DVD
09
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : chasse aux sorcières

Scénar : bien contre son gré, on envoie du renfort à Albino, le chasseur de sorcières zélé d’une petite bourgade germanique qui voit d’un très mauvais œil qu'on empiète sur ses plates-bandes. Surtout qu’il ne s'embarrasse jamais de procès pour ses petites affaires. Lord Cumberland arrive bientôt avec son bourreau personnel, Jeff Wilkens, mais aussi avec le jeune Christian, apprenti « juge » qui s’éprend rapido de la belle Vanessa malgré le conseil de son mentor de s’abstenir du péché de chair. La plantureuse jeune fille a auparavant envoyé Albino sur les roses, pour la peine, elle deviendra une sorcière qui devra expier des crimes totalement imaginaires au même titre qu’un noble qui a le malheur de sourciller quand l’Église veut lui soutirer son héritage. 


Michael Reeves, réalisateur l'année précédente du Grand inquisiteur auquel on ne peut s’empêcher de penser, devait faire le film mais meurt soudain bêtement, c’est Michael Armstrong qui prendra les commandes, pour une partie du chemin en tout cas, puisqu’à cause de ses velléités artistiques coûteuses il ne tournera pas tout le film qui sera terminé par l’acteur Adrian Hoven. Place donc à une longue suite de supplices dont le fil rouge est une histoire d’amour dans de jolis paysages de style bavarois sehr romantikeuh qui n’empêche ni une grande violence omniprésente ni une pointe (aïeuh !) d’érotisme. Et malgré tout ça, le film sera un grand succès, pas fou ça ?


Mais tout de même, quelle époque ! Nonne violée, sorcière brûlée, doigts tranchés, membres écrabouillés, corps fouettés, langue arrachée, tout ça entrecoupé (aïeuh !) de passages à tabac, d’écartèlements, de brûlures diverses et même d’une petite torture à la goutte d’eau : le métier de bourreau devait franchement être épuisant. Et toujours autant de « bons croyants » pour venir jouir du spectacle car enfin « ce serait un pêché de ne pas combattre la violence par la violence » pas vrai ? On a même droit au goudron et aux plumes dis donc !


« Ce film vous expose trois cas d'après des documents authentiques », voici donc comment étaient traitées les victimes de l’Inquisition au sein d’une population percluse de superstitions plus débiles les unes que les autres. Avec de plus au pouvoir des fanatiques du dernier degré : super, le « dieu d'amour » hein !? Non pas que le rigide Cumberland (Herbert Lom) soit un joyeux luron, mais il n’y a qu’à voir les tronches - et entendre les violons dissonants et lugubres qui les accompagnent - pour comprendre que la charité ne fait pas partie du trousseau. Certains acteurs, contrairement au beau Udo Kier (De la chair pour Frankenstein, Du sang pour Dracula, Suspiria…) et ses yeux incroyables, sont pour le moins inquiétants… Albino (Reggie Nalder, vu dans L'Homme qui en savait trop, et dans d’innombrables séries anglaises) a la palme mais son secrétaire (Johannes Buzalski) est une vraie ceinture noire de la dégueulasserie sans nom, il aurait sûrement été très bon dans les rangs de la Gestapo ou du NKVD, symboles plus récents du fanatisme total. L’Église, LES églises (ça marche aussi avec LES partis politiques) fomentent plus souvent qu'à leur tour des procès qui leur rapportent toujours plus de pouvoir et de richesses. « La marque du Diable » ? Peut-être est-ce tout bonnement comme ça que l'on devrait nommer la crédulité ?


Bonus : bande-annonce très bavarde, entretiens avec Udo Kier (10’) qui n'a pas vraiment l'air très sympathique, Herbert Fux (23’) le bourreau et méchant de service du cinéma allemand décédé depuis, Gaby Fuchs (10’), la torturée principale qui ne connaissait pas les sacs à vomi dont une reproduction est livrée dans cette version à 666 copies numérotées à la main, la beeeelle Ingeborg Schöner (9’), Herbert Lom (audio - 5’), le pape du ciné-zine Norbert Moutier (7’) dont on trouve le vingt-quatrième Monster-bis (Inquisition Torture Bourreaux) en modèle réduit dans le boîtier, très saine lecture, Jacques Sirgent (23’) au sujet de l’Inquisition ainsi que des scènes coupées muettes pas super intéressantes (7’), des spots radio, une sévère critique de Joe Dante, une énorme galerie de photos…

Bref, une édition logiquement mortelle !

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