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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : western y revolución
Scénar : mais pourquoi nos deux héros s’affrontent-ils ? Ben tu le sauras à la fin, voilà. Car en attendant, Porfirio Díaz essaie de se faire réélire pas super-démocratiquement puisque les opposants sont systématiquement collés au mur et fusillés. Mais attention, comme « Vasco » le découvre rapidement, les chefs de guerre révolutionnaires sont tous aussi pourris les uns que les autres. Par exemple le général Mongo (aux yeux de qui il devient accidentellement un héros) avec qui doit faire affaire l'élégant « le Suédois », un marchand d'armes malin. Celui-ci arrive par le train fringué comme un riche bourgeois (d'où le surnom dont il héritera : « pingouin ») et tombe nez à nez avec Vasco qui est devenu entre-temps un sacré salopard, bon tireur et meneur d'une bande de traîne-savate à cartouchières croisées sur la poitrine qui décident de l’envoyer ad patres quasiment pour le plaisir. Sauvé in extremis par le général, « le Suédois » doit ouvrir un coffre fort qui remplira les poches du chef de guerre en même temps que les siennes. Mais il se trouve qu'ils auront besoin de l’idéaliste Xantos, le seul à connaître la combinaison de ce coffre inviolable. « Le Suédois » part donc le chercher avec Vasco, désormais en disgrâce, comme compagnon de route. Rien ne se passera comme prévu avec toutes ces factions rivales qui s'affrontent dans un pays à feu et à sang, ne peut-on donc plus espérer de paix sur cette terre ?
Mamma mia, Sergio Corbucci 1 semble inépuisable pour le moment quand il s’attaque au western (songez donc aux précédents Django, Ringo au pistolet d'or, Navajo Joe, Les Cruels ou encore le fabuleux Le Grand Silence !) et livre avec celui-ci l’affrontement entre quatre légendes du genre : Franco Nero, Tomás Milián, Fernando Rey et un troublant Jack Palance, affublé d’un faucon et d'une main factice, qui semble drogué jusqu'à l'os comme le Gian Maria Volontè de Et pour quelques dollars de plus 2). Ajoutez à cette affiche de prestige une bande originale mortelle signée Ennio Morricone menée par Bruno Nicolai, et un scénario plein de rebondissements, de magouilles et de faux-jetons, et vous aurez une petite idée de la chose.
Comme dans tous les films du genre où la cruauté visuelle italienne est toujours au programme, on a droit à quelques scènes énormes, comme celle où Franco Nero est enterré jusqu'au cou avant que l’on fasse déferler les chevaux sur sa pauvre tête, celle où il est pendu avec un tonneau bien rond sous les pieds, voire celle où Tomás Milián subit une inhabituelle torture à la taupe. Les classiques sont aussi au rendez-vous, des quelques gags pas malins (dont un à peau de banane !) à l’éternelle utilité de la mitrailleuse en passant par de très belles pasionarias et une compétition entre chevaux et mécanique moderne 3 (sans oublier celle entre les deux acteurs / héros / rivaux sur le plateau qui ne manquera pas d'ajouter des étincelles à ce cocktail explosif).
La phrase du film ? Celle du « Suédois » quand, sollicité par le groupe des révolutionnaires du « Parti de la raison », accepte de les aider tout en avouant : « faire les choses pour la gloire n'est pourtant pas mon genre ».
Bonus : que dalle, même pas une VOSTFR !
1 on est très amateur de Papa Corbucci ici, voir Maciste contre le fantôme, Romulus et Rémus, ou Django par exemple.
2 voir Et pour quelques dollars de plus de Sergio Leone (avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef...) 1965 mais aussi Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (avec Clint Eastwood, Gian Maria Volonte...) 1964.
3 on pense bien sûr à Il était une fois la révolution qui sortira l'année suivante et qui présente aussi cette caractéristique.
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