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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : proto-horreur
Scénar : Louis XI n'apprécie pas trop les démonstrations d'espièglerie de la populace mais la fête des fous donne l'occasion au peuple de Paris de se ficher des gens riches. Alors que le bossu Quasimodo joue au singe en haut des tours de Notre-Dame, la belle gitane Esmeralda, élevée par le roi de la Cour des Miracles Clopin, fait une apparition au milieu de la pagaille et rend jalouses toutes les femmes, particulièrement une, anciennement riche et devenue folle depuis l'enlèvement de son enfant qu’elle ne désespère pas de retrouver un jour. Esmeralda chamboule aussi le capitaine de la garde royale et n'est d’ailleurs pas du tout insensible à son charme elle-même, mais le machiavélique Jehan ordonne à Quasimodo d'enlever la belle. Malheureusement, les soldats de la garde lui tombent dessus et Esmeralda est libérée par son chevalier servant. Quasimodo est quant à lui ligoté et promis à la torture, c’est trop zinjuste.
Ce Notre Dame de Paris muet se trouve être en fait la quatrième adaptation au cinéma (après trois courts métrages dont un est désormais perdu) du roman de Victor Hugo. Bien sûr, des libertés ont été prises avec le récit original, figure ici un frère de l’archidiacre Frollo, Jehan, qui portera la défroque (ha !) du méchant de service, celui qui traite Quasimodo comme son esclave et convoite la troublante Esmeralda. Le film montre aussi une atmosphère de folie dans toute la ville, en particulier à la Cour des Miracles, mais aussi un peuple dans une ferveur prérévolutionnaire un petit peu anachronique mais folklorique vu des États-Unis. Les Capétiens sont des despotes impitoyables, l’obscurantisme règnera encore longtemps et la justice est d’ailleurs nulle part dans cette histoire : l’esclave puni pour les crimes de son maître, la femme trahie par l'amour d'un faux-jeton, mais parfois un grain de sable bousille toute la machine, yeah !
Dans ce que l’on peut considérer comme le premier Universal Monster (clique sur le tag !), un acteur explose littéralement : Lon Chaney, impressionnant avec son maquillage horrible et sa chevelure hirsute et, comme si ça ne suffisait pas côté attirail sophistiqué, l'acteur excelle dans la démarche et les grimaces ; les gesticulations hystériques seront forcément pour beaucoup dans la crainte qu’inspirera le film bien que quelques scènes soient tout de même devenues mythiques pour le grand public (Quasimodo - ou sa doublure - suspendu aux gargouilles en faisant le fou par exemple !). On a de plus affaire à un gros budget, énormément de figurants évoluent en jolis costumes dans des décors plutôt bien fichus pour l'époque, et Wallace Worsley, qui retrouve Lon Chaney après plusieurs films sombres - La Carte fatale (1921), Le Prince des ténèbres (1921), Rival des Dieux (1922) - a réalisé un grand film.
Un grand film qui s’est fait rare pendant pas mal de temps avant de réapparaître soudain grâce à la redécouverte d’une copie. Quelques conseils d’usage pour finir : la musique, d'origine ou pas, est plutôt insupportable, au point que le visionnage du film avec le son est tout bonnement atroce, heureusement la télécommande est là pour pouvoir imposer le silence. Elle n’est par contre d’aucune utilité pour contrer les cartons récents de texte plein de fautes ni les images forcément très abîmées par les griffes du temps, on est déjà bien content de pouvoir redécouvrir un film en avance sur son époque malgré un jeu souvent très théâtral mais conforme à celui des années 1920, il utilise déjà la technique des flashbacks et offre de belles images (comme celles de l'araignée tissant sa toile), voire même des scènes de pur comique : pauvre Gringoire affamé devant cette alléchante assiette remplie de poulet et de légumes…!
Bonus : documentaire à la présentation hyper kitsch, au générique hyper kitsch mais au contenu intéressant (Couples et duos : Tod Browning et Lon Chaney) et lu à la première personne (26’).
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