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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : thriller à l’ancienne
Scénar : après un gain au jeu, six hommes se retrouvent avec un beau magot qu'ils se mettent d'accord pour faire fructifier avant de partager les bénéfices. Cinq ans plus tard, Senterre, plein aux as, reçoit la visite de Perlonjour, de son côté fauché comme les blés. Senterre le dépanne alors que plusieurs autres associés arrivent au même moment à Paris pour le partage tant attendu. Gernicot par exemple. Mais celui-ci, depuis la mort suspecte d’un des six, Namotte, est persuadé que l’on va tenter de le tuer. Et paf, il se fait descendre… Va-t-on dès lors assister à un jeu de massacre jusqu'au dernier debout qui deviendra alors riche, très riche ? Attention tout de même, le tueur n’a pas intérêt à éveiller les soupçons de Wenceslas Voroboetchik, dit Monsieur Wens, l’inspecteur très malin chargé de l’enquête…
Pour cette deuxième production Continental-Films 1, avec ses pistes multiples et ses personnages assez retors, on a de quoi bâtir une bonne histoire d'après Six hommes morts, le roman de Stanislas-André Steeman (cet auteur est aussi celui de L’Assassin habite au 21 et Quai des orfèvres, tous deux réalisés au cinéma par l’immense Henri-Georges Clouzot qui signe ici « seulement » l’adaptation et les dialogues). Et Georges Lacombe pond un excellent film, dominé de la tête et des épaules par Pierre Fresnay, inestimable acteur à la voix et à la diction irréprochables interprétant ici un flic qui secoue un peu tout le monde façon vitriol et préfigure par son don d’agacer les suspects un certain Colombo…
Côté image, beaucoup de clair-obscur et de jeux d'ombres sont à attendre dans de chouettes décors, notamment de théâtre, de jolies vues (le French cancan et un soupçon de nudité, « Paris sera toujours Paris », mais aussi des astuces visuelles marrantes…), une belle mise en scène, des dialogues vifs et maîtrisés, on ne déplorera que des parties chantées parfois effrayantes, n’en déplaise à Mila Malou / Suzy Delair because voix de poissonnière, mais celle-ci permet, affublée à Wens, des touches de comédie qui ne gâchent rien. Ajoutons aussi que le film aurait été beaucoup plus court si on avait enlevé les scènes de spectacle. Très, très bon film.
1 voir aussi L’Assassinat du Père Noël de Christian-Jaque (avec Harry Baur, Renée Faure…) 1941.
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