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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : chasse aux sorcières à Loudun
Scénar : en France, la chasse aux protestants est clairement ouverte, certains sont même réduits en véritable esclavage malgré la « fin » des guerres de religion. À Loudun dans la Vienne, on loue celui grâce à qui la « paix » est instaurée, ce curé Grandier qui fait naître les rumeurs à cause de son étrange magnétisme et ses pulsions à batifoler puis à fuir les conséquences. Certains veulent dénoncer Grandier le dépravé mais bientôt le Conseil d'État fait démolir les fortifications de Loudun, soi-disant because présence des huguenots mais Grandier menace et exige que l'ordre du Roi lui soit montré, peut-être pour lui procurer un sursis. Et pendant ce temps-là la peste fait rage, « sortez vos morts »…
Bon, essayons de clarifier les choses d’entrée, double adaptation de la pièce Les Diables de John Whiting et du livre Les Diables de Loudun d’Aldous Huxley, Les Diables de Ken Russell est un des plus beaux blasphèmes jamais créés, une violente attaque contre l'hypocrisie des religions, la pseudo-pitié prônée par un clergé déjanté (au passage, des questions sont même posées au sujet du mariage des prêtres, déjà !) qui joue volontiers la manipulation mentale. Mais ce film est aussi basé sur des faits réels et montre l’action de Richelieu pour la centralisation et contre l'autonomie des villes. Or, le comportement d’Urbain Grandier, typique d’un gouverneur, s’avère un problème pour le cardinal de fer de Louis XIII.
Le réalisateur a réussi à instaurer une ambiance infernale folle, mêlant discours direct et hallucinations, jouant le contraste entre la pureté d’un décor blanc superbe et aseptisé et une musique et un décorum plutôt sinistres (les processions ou ces images de fosses communes pas loin de celles des camps de concentration, brrr…!), entre les scènes horrifiques ou grotesques et la sensualité de la nudité, sans parler des images de crucifixion qui ont dû comme à chaque fois faire scandale chez les grenouilles de bénitier. Ce spectacle tragique reconstitué dans toute sa « splendeur » s’approche parfois d'un vrai tableau de Hyeronymus Bosch le son en plus (la bande originale est franchement troublante) avec, aussi bien dissimulé que chez le maître hollandais, un peu d'humour sous-jacent. Cultissime.
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