Chroniques DVD
03
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : polar qui gifle

Scénar : Azuma a beau être un type pas très bavard et impassible au possible, voire même un peu radin sur les bords, ses collègues au commissariat savent surtout qu’il est un policier violent, pas très à cheval avec le règlement. Son nouveau chef insiste lourdement sur le respect de la loi et le convoque en particulier : « aucune entorse à la légalité » ne sera plus tolérée. Pour fêter ça ainsi que l’arrivée de son nouveau équipier pas encore mûr pour transgresser les lois, il tamponne avec sa voiture un dealer qui vient de poignarder un flic. Il ne manquait plus que sa sœur qui sort de l'hosto psychiatrique, visiblement atteinte d’accès de nymphomanie. Y a des fois, on se demande si le monde n’est pas contre soi…et s’il va s’étonner qu’on lui tatane méchamment la tronche !

« Tous complètement cinglés » : un constat final plein de vérité quand on y réfléchit de façon primitive : après tout, dans un monde où un clodo peut se faire tabasser par des gamins qui ne respectent plus rien, on ne peut qu’y opposer un flic aux méthodes brutales… À des merdeux qui bombardent les péniches à la canette, il est l'ultime recours… Azuma est une sorte de Michael Myers instoppable à la démarche toujours bizarre, une sorte d’Inspecteur Harry du Soleil levant, en dehors du temps et des règles comme un Tati, en dehors des conventions élementaires qui régissent la société. Cet homme est désespérément seul dans un monde où il n’a pas, ne trouve pas, ne cherche pas sa place, une particule en suspension attendant son courant d’air.  

Avec pour cadre parfois léger une musique que l’on situerait quelque part pas loin de celles de Vladimir Cosma et d’Ennio Morricone, partition presque volontairement drôle comme pour destresser un peu l’aura d’un personnage apathique, Violent cop est un film typé à l'américaine, volontiers violent et même sanglant, qui annonce la suite de la carrière de l'extraordinaire Kitano cinéaste avec de jolies scènes au ralenti et un rythme d’image planant inhabituel. Pour rappel, « Beat » n’en est qu’à sa première réalisation ; de plus c’est en tant qu’acteur qu’il avait été engagé avant d’accepter de prendre les manettes de tout le projet.

L’échange du film :

« - Pourquoi êtes-vous dans la police ?
- J’ai été mal conseillé… »

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