Chroniques DVD
29
Mar
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : arrête où la mère va tirer !

Scénar : jeter sur un homme les restes d'un bidon d'essence avant d’y mettre le feu n'est pas vraiment très gentil mais il vaut mieux faire gaffe quand on déconne avec le gang de Kate Barker. Très tôt, cette matriarche du Midwest américain impose à sa famille le vol et la violence comme seules lignes de conduite pour prendre l’ascenseur social rêvé depuis son enfance misérable : bien que son fils soit très doué pour jouer du violon à l'église un dimanche matin, elle est furax que son mari ait fait de son fils une mauviette, elle préfère que les trois autres piquent dans le panier de la quête, ce qui ne manque pas d'ulcérer son mari malheureusement de nature honnête. Elle finit par le ficher dehors malgré le véritable amour qui les a liés jadis, et continue la « formation » d’Herman, Lloyd, Arthur et Fred qui vont au passage croiser des sommités de l’époque tels John Dillinger, « Baby Face » Nelson, Alvin Karpis ou « Machine Gun » Kelly !

Malgré son âge canonique, le film laisse découvrir des atours que n'auraient pas boudé certains groupes de metal ou carrément un film d'horreur, le générique fait en effet bien les choses, la musique (signée Gene Kauer) et la présentation (juste avec une police de caractère imposante et menaçante composant quasiment un logo du titre original, Ma Barker’s killer brood, ça en jette toujours un maximum !) se veulent sinistres pour introduire un film basé sur une histoire vraie soi-disant étayée par les rapports de police, les enquêtes des journaux et des témoins oculaires : l’histoire de Catherine Clark Barker (1872-1935) n'est pas un compte de fée, pour elle le seul crime que l’on peut se voir reprocher est celui de se faire attraper ! Elle élève d'ailleurs ses fils dans cette vision de la vie et, sans dévoiler le dénouement, on peut d’ores et déjà dire que cette véritable ennemie publique parviendra d'ailleurs à ne jamais être attrapée elle-même !

Conséquence directe de la Grande Dépression qui touche les États-Unis après le krach dans les années 1920, les gangs multiplient les délits et Ma Barker n’est pas la dernière : « Abraham Lincoln, hein ? Je ne serai pas un Abraham. Mais une Lincoln, oui, qui m'emmènera loin d'ici en quatrième vitesse. » Elle n’a de toute façon pas le choix puisque le sheriff flanque la famille dehors, ce qui équivaudra à renforcer sa détermination, ce véritable génie du crime sans scrupule met au point des plans audacieux qui ne laissent jamais une chance aux policiers ou aux gardes qui se mettent sur leur chemin. L’actrice Lurene Tuttle est excellente dans ce rôle (on ne risque pas d’oublier cette scène incroyable où la vieille dame roule sur un policier après l’avoir sciemment télescopé) et 1960 est death-y-dément son année puisqu’on la retrouvera ensuite dans le rôle de la femme du sheriff enquêtant au sujet d'un certain Norman Bates… Amateurs de courses-poursuites de vieux tacots irrésistibles, de dialogues rugueux et de chansons à l’ancienne (Little Joe Carew, très chouette), chopez ce DVD !

Infos / commande : https://www.artusfilms.com/classiques-americains/ma-barker-et-son-gang-318

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