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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : subversion grand public
Scénar : une société dictatoriale sous couvre-feu à Londres est loin d’empêcher les fumiers sans nom de rôder dans l’ombre. Mais quand elle est un soir violemment agressée, Evey Hammond, subissant déjà une vie de merde de potiche porte-café, est sauvée par V, une sorte de héros masqué à la force phénoménale et au verbe habile qui fait ensuite sauter un bâtiment. La terreur est aussitôt lancée après le terroriste par les marionnettistes dissimulés derrière un pouvoir qui travestit une fois de plus la vérité via les médias à sa solde. La contre-attaque de V ne se fait pas attendre, il s’empare à son tour de la télévision pour faire passer un appel à la liberté et à la libération de ce gouvernement fasciste : dans un an devant le Parlement, seront-ils nombreux à le rejoindre ? Séquestrée par V, Evey s'oppose d'abord à la violence du justicier tandis que des flics mal vus des hautes sphères enquêtent de leur côté.
Adaptation dans une ambiance sombrissime du V pour Vendetta d'Alan Moore et David Lloyd par les (d’abord frères puis) sœurs Wachowski, scénaristes d’Assassins et de la trilogie Matrix, ce film est aussi le premier du réalisateur James McTeigue qui n’est pourtant pas un débutant puisqu’assistant sur un tas de films de science-fiction, de Absolom 2022 à Dark City en passant par Star Wars, épisode II : L'Attaque des clones et bien sûr les Matrix. Très bons choix de casting avec Natalie Portman, belle à tomber raide mort par terre et très crédible dans son rôle, et le grand Hugo Weaving ainsi que les britanniques Stephen Fry, John Hurt et Stephen Rea, toujours impeccables dans des rôles taillés sur mesure. Une jolie bande originale et un clin d'œil aux SEX PISTOLS ne pouvaient que nous ravir un peu plus. Et puis il y a là-dedans le souvenir de Guy Fawkes et de la Conspiration des poudres (1605), un peu du Fantôme de l'Opéra, du 1984, une touche cape et d'épée (le Comte de Monte-Cristo bien sûr), du super-héros, des camps de concentration, de la pseudo-médecine, beaucoup d’ingrédients pour bousculer le spectateur, ce que le film fait savamment.
Non, si problème il y a dans cette version filmée d’une réflexion contre le fascisme et l'oppression de la différence (politique, sexuelle et religieuse), cette dénonciation des gouvernements et clergés pourris jusqu'à l'os (comme dans la réalité) et spécialistes de la manipulation des esprits (en plein essor complotiste de l’autre côté de l’écran), c’est son lissage par rapport à l’œuvre furieusement anarchisante et dérangeante d’origine. L’auteur génial de cette charge (à l’origine anti-thatcherienne) prendra ses distances avec le milieu du cinéma avant de le fustiger, ne reconnaissant pas son œuvre dans les retranscriptions hollywoodiennes de From Hell, La Ligue des gentlemen extraordinaires (ZE controverse), Constantine ou encore Watchmen où il empêche même que son nom n’apparaisse au générique.
Quoi qu’il en soit, on tient avec V pour vendetta un bon divertissement plein d’action et de romantisme, on fera ensuite de ce que l’on veut du message, dilué ou pas, mais l’état du monde étant ce qu’il est, on ne peut s’empêcher de penser qu’on aurait pu aller aller plus loin dans le vitriol que méritent toujours plus les rois Argent et Mensonge.
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