Chroniques DVD
29
Mar
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : rétro-futurisme de l’Est

Scénar : dans le futur, en 1970, une roche inconnue est découverte en plein milieu du désert de Gobi, elle s'avère être en fait un matériau d'origine extraterrestre, sûrement, d’après les chercheurs en charge, le fragment d’un vaisseau en fusion venant de Vénus, notre Étoile du Berger. Une bande magnétique étant décelée en son intérieur, les plus grands savants s'arrachent désormais les cheveux sur la possibilité d'un éventuel message. Puisqu'ils ne parviennent death-y-dément pas à traduire l'intégralité de son contenu, les Terriens décident de s'adresser à Vénus par le biais de leurs multiples radars mais la planète reste muette. Dépêchés sur place, la navette Kosmokrator et son équipage (dont un très habile petit robot, Omega, en plus de la crème des plus grands scientifiques mondiaux) perceront-ils le mystère de ces étranges communications que d’aucuns devinent soudain menaçantes ?

Premier film de science-fiction tourné en 1960 pour le compte de la DEFA est-allemande en coproduction avec la Pologne, L’Étoile du silence est une adaptation par Jan Fethked d’un roman, Astronauci, du polonais Stanislaw Lem (également auteur des romans adaptés avec succès au cinoche sous les noms de Ikarie XB-1 et Solaris !). Très en avance sur les États-Unis à l’époque (wow, ils ont même une base sur la Lune ici), l’Union soviétique et ses satellites symbolisent dans ce film le côté du bien à l'inverse des fameux extraterrestres crypto-communistes de chez les américains de l'époque, ici, l’humain est raisonnable avec en fer de lance - sous une houlette russe, forcément - des personnages surtout issus de pays émergents (chinois, hindous mais aussi africains, souvent mis de côté dans les castings de la même époque en Occident, sont ici mis à l'honneur sans forcément en faire des caisses) qu'on verrait peut-être bien intégrer le bloc de l'Est proverbialement progressiste et ouvert au monde entier, même aux Américains même si l’on ne peut s’empêcher de les montrer comme des gens voulant faire cavalier seul (qu’ils sont).

Du coup, des décors kitsch comme on les aime (la forêt de verre est chouette, tout comme les petites créatures de métal, comme quoi des moyens colossaux n'étaient pas nécessaires pour faire rêver les spectateurs) et des effets spéciaux mignons, du beau travail côtés musique et photographie, pas de héros individuels mais bien la gloire collective d’un monde sympathique - où un chinois a trouvé comment transformer certains déchets en aliments et ainsi éradiquer la faim - contre une civilisation derrière laquelle on devine l’ombre de l’ennemi héréditaire, car bien sûr la propagande anti-américaine n’est jamais vraiment très loin d’autant que les recherches autour de la puissance atomique et en particulier la catastrophe d'Hiroshima restent dans toutes les mémoires, un traumatisme que personne ne peut oublier, sûrement pas le régime qui n'a pas pu la mettre en œuvre, les méchants américains en prendront donc pour leur grade. Mais pouvait-on vraiment prendre l'explosion des deux bombes atomiques sur le Japon comme une victoire de l'humanité contre l'inhumanité ?


Bonus : « L’étoile rouge du silence », entretien avec Christian Lucas, diaporama et bandes-annonces de cette jolie collection en digipak de raretés restaurées.

Infos / commande : https://www.artusfilms.com/sf-vintage/l-etoile-du-silence-309.

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