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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : les joies de la famille ou le retour de Caïn et Abel
Scénar : un cavalier galope jusqu'à l'ermitage abandonné déjà fréquenté par une bande de quatre types affreux, sales et méchants dont les avis de recherche trônent bien imprudemment dans l’édifice : ils seront proprement descendus par Johnny Forrest le chasseur de primes puis dument trimballés vers un bureau de shérif local qui fait bien d’avoir de la monnaie en caisse. Ensuite, pour 5000 $ supplémentaires, pourquoi ne pas se charger ensuite de Clint, son demi-frère qui a été jusqu’à buter leur propre père pour ensuite lui faire porter le chapeau et écoper de « seulement » quelques années de prison « grâce » à son statut de fils illégitime qui atténuait le crime…qu’il n’avait pas commis, rappelons-le ?! Mais c’est sans compter sur le sens de la famille d’un homme supplié par sa mère in articulo mortis de lui ramener le frère prodigue, un cinglé complet notoire, qui accepte un temps, et un temps seulement, de se laisser faire. Mais un succession d’évènements, au hasard violents, vont venir compliquer cette relation où l’amour n’a plus grand chose à foutre, le temps n’efface rien et surtout pas un passif si chargé. Et quand les mauvais souvenirs refont surface, aux colts ils laissent la place.
Tourné en même que Le Temps des vautours, le premier film de Giovanni Fago réunit une belle brochettes d'habitués du western européen, on ne présente plus Gianni Garko (quels superbes abdos !) ni Claudio Camaso (quel jeu intense cet homme pouvait-il déployer !) et, comme si ça ne suffisait pas, pour avoir en sus le colossal Fernando Sancho à l'affiche, celui-ci vient tourner une scène viteuf. Le Jour de la haine est une œuvre au ton volontiers funèbre avec des cuivres bien tristes (jolie musique de Nora Orlandi, aussi dans l’organigramme du Temps des vautours), n’empêche qu’on y trouve également pas mal d'action et un scénario sympa (ze Gastaldi / Martino classic teutch, sur une idée de Tarantini, avec flashbacks du bonheur passé e tutti quanti). Bon, c’est quand même dommage quand ça dérape, par exemple à l’occasion de la séquence des bouteilles qui explosent comme des grenades (et ce ne sont pas les seuls détails moyens, cette scène de playback terriblement moisie se pose là, mais celui-là pulvérise tout le reste), c’est aussi ça le Bis, comme Le Roi de la route des VRP, il pense « ça va passer, ça va passer, ça va passer »… Quelle confiance en soi hein ?
Le Jour de la haine est pourtant un chouette film malgré tout ça, juste pour sa magnifique galerie de gueules hirsutes et cradingues, au passage un des hommes du fabuleux Piero Lulli pourrait être nommé El Choucrouto au vu de cette touffe dingue qui lui a poussé sur la tronche ! Signor Gianni Garko est en plein essor, Les Colts de la violence, Le Temps des vautours et maintenant Le Jour de la haine (qui est loin d’être le dernier d’une longue liste de westerns très sympas) et Claudio Camaso semble possédé, comme souvent, quel duo death-y-dément ! Et n’oublions pas le prototype même du méchant que l’on retrouvera dans de nombreux films populaires, Bruno Corazzari et un très bon directeur de la photographie, Federico Zanni (lui aussi sur Le Temps des vautours mais aussi au générique de plein de polars comme La Rançon de la peur, Bracelets de sang, Brigade spéciale, Le Cynique, l'infâme, le violent mais aussi Mannaja, l'homme à la hache, La Grande bataille ou La Secte des cannibales avant de s’adonner jusqu’à la fin de sa carrière au milieu des années 1980 à la comédie neuneue typiquement italienne, dite sexy mais surtout le plus souvent débile à souhait. Dommage ?).
Bonus : « Pour 100 000 dollars, je te descends » (présentation par Curd Ridel, 22') « Caïn et Abel » (entretiens avec Gianni Garko et Ernesto Gastaldi, 24’), diaporama, bandes-annonces de la collection
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