Chroniques DVD
15
Juil
2013

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : parier barillets

Scénar : dans les bas-fonds de Hambourg, la torture au chalumeau c'est pas gentil et avec l’ajout de la roulette russe, l'angoisse arrange encore moins la douleur… Mais l'homme n'a pas parlé avant de se prendre une balle surprise, et toc. La SDF Sina de son côté trouve son mec en train de lui faire les poches au réveil, charmant, elle est du coup contrainte de faire la manche et de voler. Elle tombe par hasard sur une ancienne camarade de classe qui lui paye à bouffer et lui propose un marché : la roulette russe par trois fois en public face à une adversaire et un gros gain en échange. Seule au monde après la mort de toute sa famille dans un accident, désespérée, Sina accepte et semble même se prendre au jeu. Un soir, elle se fait brancher par un des parieurs qui prend ensuite contact avec un journaliste pour proposer ce scoop juteux impliquant des personnalités en vue. Mais la mafia russe n’aime ni les curieux, ni les soupçons…

Ah ben il est beau le monde tiens, quand, dans un délire des plus pervers, des salopards de richards peuvent payer pour être les témoins privilégiés des tentatives des candidates au tir face à d’autres, pour voir et faire mourir des jeunes filles avec la balle de la malchance tout en prenant au passage un bon shoot d’adrénaline. Un truc entre Voyage au bout de l'enfer, Society, Fight club et Hostel (sans la boucherie Sanzot) pour différentes raisons, où la chair humaine ne vaut pas cher quand il s’agit d’amuser la galerie des erreurs de la Nature dans une ambiance sombre à souhait et des décors d'une immense ancienne usine particulièrement chouettes. Alors qu’il aurait pu, Roulette, film au demeurant relativement sanglant, ne cède pas à la facile tentation du bourrin brouillon, les personnages sont bien foutus à défaut d'être crédibles et, pour un si jeune réalisateur, c'est du très bon boulot que ce premier long-métrage (après un court, Lisa und der Tod, en 2009).

Obligées d’être disponibles à toute heure du jour ou de la nuit, menacées de mort si elles pensaient pouvoir discrètement s’enfuir, les jolies femmes de ce film (contrairement aux hommes pour la plupart affreux, et sûrement tatoués au marqueur pour faire plus russes) sont les nouvelles gladiatrices d’une société où la vie des pauvres, même si elles peuvent soi-disant s’en tirer riches et se retirer une fois le contrat effectué, devient un jouet excitant entre les mains des lâches aux poches pleines du pognon des autres. Avec de tout petits moyens et très peu de temps (la recette habituelle de l’underground), Julian Schöneich signe un bon thriller noir mâtiné d’un chouïa d'érotisme soft et orné d’une bande originale très rock, pour ne pas dire hard, on regrettera juste cette police d'écriture de générique pourrie pas vraiment pratique pour se souvenir de noms et d'autres détails. Fallait bien LA petite ombre au tableau.

L’échange du film :
« - Quel est ton compositeur préféré ?
- SLAYER. »

Bonus : making-of (12’), « La Roulette russe au cinéma » (simple lecture sur images de tournage, bof, le texte est pourtant intéressant, 14’), clip musical de rappeurs allemands non identifiés (?), galerie de photos, bande-annonce.

Infos / commande : https://www.artusfilms.com/filmriss/roulette-300

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