Chroniques DVD
04
Fév
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : Lemmy Caution, troisième (en France en tout cas)

Scénar : l’homme qui arrive au club totalement bourré est en fait le redoutable agent fédéral américain Lemmy Caution. Il semble venu chercher la bagarre, et il la trouve auprès d'un « œil » qu'il considère comme « tordu ». Après une baston épique, il propose à l'homme de faire la paix en reconnaissant qu'il est un bon combattant ; il est en fait lui aussi un agent secret qui ne se sent pas loin d'être repéré par ses « cibles ». Caution décide de prendre le relai sur cette sombre histoire de faux dollars et d'une série de fameuses lettres qu’il commence par récupérer. Il retrouve malheureusement aussi au passage son collègue et ami assassiné ainsi que la certitude que son identité a été découverte. Ce séjour en Italie est loin de s’apparenter à des vacances mais Caution a toujours de l’énergie et des façons très personnelles de la dépenser !

Death-y-dément, le Lemmy Caution de Peter Cheyney est le prototype du héros « moderne » de l’époque et très en avance sur un certain 007 (James Bond), voire même sur son ainé français OSS 117 (Hubert Bonnisseur de la Bath) : cynique dragueur qui ne crache jamais sur un whisky ni sur une bonne bagarre pour montrer sa supériorité, on le soupçonnera aussi d'être un fieffé macho ce qui, si on y regarde d’un peu plus près, n'est pas tout à fait le cas (c’est la faute de Môman !) même si de toute façon il ne saurait reconnaître ses torts : un bon héros américain dominateur et sûr de lui en toute circonstance ne saurait s’abaisser à cette faiblesse. Et puis, on ne saurait être plus prudent d’être inflexible face à de redoutables bandits (dont un Dario Moreno en pleine frénésie filmique) et de troublantes pépées, Dominique Wilms (à tomber, comme dans le précédent LemmyDario Moreno apparaissait aussi déjà au casting) et Nadia Gray en tête.

À force de vouloir faire absolument dans le rebondissement à tout prix, le film souffre un petit peu de longueur et son héros interprété par l'inénarrable Eddie Constantine, malgré son sourire légendaire quand il s'adresse parfois à la caméra, est forcément agaçant (ah cette sale habitude de klaxonner comme un sourd !!) et daté mais que voulez-vous, cette ambiance noire et ces femmes fatales shakées mais pas secouées dans un exotisme de supermarché renforcé par un rythme chaloupé et de chouettes bruitages à base de percussions et de xylophone signés Paul Misraki, c’est tout ce qui fait le charme de ces petits films de série, son principal atout étant un personnage à la fois drôle et menaçant suivant comment l'acteur a décidé de le montrer, et de méchantes bagarres que l'on dirait presque vraies tant les baffes ne passent clairement pas loin du coin des (sales) gueules.

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