Chroniques concerts
05
Sep
2016

Et de trois 1 !!

Prologue 

Montpellier, énième constat : le plus mauvais réseau ferré du monde a beau cacher sa légendaire incompétence derrière de mielleuses demandes de compréhension, on se retrouve encore et toujours avec des retards incroyables pour des prix toujours plus élevés, rien de nouveau sur le rail français et sa « capricieuse » signalisation. Ceci dit, rien ne peut stopper Nawakulture ni empêcher les retrouvailles avec les copains même si tous ne seront pas là (en particulier celui avec des poils et un groin). Montreuil nous voilà après un tour de tromé puis le lendemain le RER fonce vers Torcy, c’est reparti pour une visite presqu’automnale dans les murs du meilleur festival français du genre.

Welcome to Hell !

D'entrée, malgré un timing miraculeusement minuté entre train, navette et mondanités diverses, on a bien failli ne pas voir une miette du set des bretons d'HEXECUTOR tant the Gates of Hell mettent du temps à livrer passage aux hordes chevelues. On parvient tout de même à en voir une partie, du bon speed / thrash vieille école tout à fait jouissif pour qui l'aime éraillé (secoue donc dans ton shaker IRON ANGEL, LIVING DEATH et EXODUS pour voir). Une facette qui ne laisse pas d'amuser les novices voisins, visiblement dans le metal depuis six mois. On ne se hurlera pas hyper fan des suédois de DIE HARD, eux-mêmes fans évidents de VENOM, en fait le meilleur moment du show sera le morceau le plus punk rock, plus accrocheur et délicieusement débile que leur black / thrash (trop) classique. ADX fait dans l'intro grandiloquente et balance ensuite ce pour quoi il est plutot doué : le speed metal avec un chanteur à la voix aiguë en français. Pas vus depuis 1999, on les avait vraiment préféré dans une microsalle il y a seize ans qu'au dehors aujourd'hui, malgré un batteur toujours aussi furieux. Et puis on doit rapidement reconnaître devoir courir à l'ombre pour profiter d'un spectacle (très) haut en volume sonore, le summer est death-y-dément toujours là, sûrement grâce à Lucifer convoqué ici à maintes reprises, mais voilà qu'une petit bise vient rafraîchir les aisselles et laisse halluciner les yeux sur les tranquilles baigneurs des berges du lac à quelques mètres de cet enfer musical. Et c'est aussi le moment fashion : les bottines et les spandex sont toujours là en nombre, on note même au passage un orteil bagué sur son lit de tong. Classe ! 

Le vétéran MERRIMACK prend la suite et met un sérieux froid, après des groupes somme toute assez conviviaux, avec son black metal rapide et haineux, sans exclure pour autant la mélodie de ses diverses imprécations dont nous ne connaissons que peu. Marshall / Orange / Pearl : ABIGAIL n'est pas venu faire une démo clinique de djent mais bien punkiser à l'extrême un thrash metal motörheadien qui ne demande souvent que ça. Drôle d'idée ensuite qu'un tribute au grand MASSACRA mais c'est ce qui suit, sous forme d'un all-stars-band (comprenant des membres d'AGRESSOR, LOUDBLAST, NO RETURN, MISANTHROPE and co.) qui fait ce qu'il peut pour honorer le meilleur groupe death de France. La qualité varie évidemment selon le chant, peut-être que celui d’Alex est-il le plus agréable à l'oreille ? Voire celui du chanteur de CRUSHER qui apparaît à son tour ? En tout cas, voilà que ça slamme, et c'est bô vu de là. Étrange enchaînement avec le trippy black metal d'ORANSSI PAZUZU de Finlande, où les champignons poussent visiblement en nombre conséquent. Ce rouleau compresseur psychédélique et rituel est d'une grande puissance et de plus sans le decorum habituel qui change un poil du metal (globalement) tradi de ce festival. En parlant de tradi, MANILLA ROAD a simplement tout déchiré, rien à ajouter les cocos, fallait être là. Nous n'avons jamais sauté au plafond devant les rares disques de VADER que nous pûmes écouter, les concerts c'est kif kif (VADER est d'trop ?) bien que le groupe de death slayérien puisse s'enorgueillir d'un public nombreux et fidèle. Tant mieux pour lui.

RIOT V s'appelait RIOT avant que la Faucheuse passe et que Mark Reale trépasse. La modification du nom s'imposait par respect et logique mais pour le reste c'est un peu la même chose, et les fans du groupe ne s'y trompent pas et se massent rapido devant la scène. Une intro épique et hop le chanteur arrive mais pas le son. Embêtant. Une fois ceci réparé (enfin presque puisque les chœurs sonneront souvent plus fort que le lead) on se dit que RIOT qui n'était pas inoubliable sur disque persiste sur scène, et puis visuellement la scène est horrible avec cette imagerie kitscho-vieillote. Si le groupe ne lorgnait pas constamment vers le FM, le carton serait toutefois possible. Tu t'attendais ensuite à un set de vieilleries de SAMAEL ? Ben allez hop, malgré le logo moderne qui laisse un instant planer le doute parmi les vieux grincheux (dont nous sommes, pas d'erreur !), voici, puisque c'est comme ça, un concert de classiques de Ceremony of the Opposites avec du martial façon electro-indus pour rythmer la marche avec toujours autant de succès, le public semble pour une belle part en transe. Et pour parfaire le tableau, joli choix que LAIBACH et sa B. O. de Iron sky 2 pour débuter ainsi que celui des morceaux After the sepulture (issu de Blood ritual et pas joué depuis vingt ans) et Into the pentagram (extrait de Worship Him) ! Même sans un vrai kit de batterie qui aurait fait jouir intensément les puristes, voilà un set de qualité supérieure.

Oulah, cinquante-cinq minutes de REVENGE, c'est un peu la baston à la chaîne de vélo rouillée, on en frémit d'avance là tout de suite le coude dans les crottes de lapin... Dix ans depuis la dernière fois (avec DESTROYER 666 et MALHKEBRE ?), le trio est toujours un bouillant concentré de haine et de bruit. Et toujours, bien sûr, d'une extrême sauvagerie mais presque musical parfois, GREUAAAAAAAHHHHH !! C'est hallucinant de voir des jolies nanas secouer la tronche sur ce raclage d'os au rotofil ou, encore plus absurde, un mec téléphoner pendant ce carnage !!! M'enfin ?! Les canadiens déclenchent la joie au point de voir un pétard atterrir sur les planches, ze truc naze. Monsieur SHINING vient-il alors sauver l'honneur en pointant soudain son petit majeur face au public ? So punk... Une putain de grenade dans un nid de frelons du début à la fin (symbolisée par une reprise de The Oath of black blood) et puis s'en vont. Au hasard le Paradis Perdu se fait attendre, peut-être pas pressé d'exhumer sa brocante ? Quelque temps après Victoire II en 1997, nouvelle rencontre avec les angliches pas pressés (doooom) qui ont visiblement des blèmes de son de gratte. La voix manque de profondeur, faut peut-être arrêter la pop et se remettre à l'angine blanche, dommage car en plus batterie et voix couvrent tout le reste. Dans ces conditions c'est vite fatiguant même si le son deviendra potable au fur et à mesure, vivement WHIPLASH ? Eh bien oui et non. Car WHIPLASH livrera un début et une fin de set tonitruants mais on trouvera parfois le temps long sur des morceaux pas aussi marquants que les extraits de l'influentiel Power and Pain ou de son très bon successeur Ticket to Mayhem.

Bordel, il est déjà temps de rentrer, la suite demain ! [là : Fall of Summer Festival - Jour 2 à Torcy, Base de plein air de Vaires-Torcy le 03/09/16]

1 voir Fall of Summer Festival - Jour 1 à Torcy, Base de plein air de Vaires-Torcy le 05/09/14 et Fall of Summer Festival - Jour 2 à Torcy, Base de plein air de Vaires-Torcy le 06/09/14 puis Fall of Summer Festival - Jour 1 à Torcy, Base de plein air de Vaires-Torcy le 04/09/15 et Fall of Summer Festival - Jour 2 à Torcy, Base de plein air de Vaires-Torcy le 05/09/15.

2 LAIBACH [Slo] Iron Sky - The original film soundtrack (Mute Recs) 2012 ou LAIBACH [Slo] Iron Sky Director’s cut 12’’ (Mute) 2013

Fall of Summer 2016

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