Chroniques DVD
02
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : adaptation plus ou moins fidèle

Scénar : la fête organisée pour Madame Hawkins dans la cour de l’auberge connaît divers troubles : avec l'orage arrive un client bizarre, Billy Bones. L’homme est pour le moins impressionnant pour les habitants tranquilles d'une région où il semble ne pas se passer grand-chose, tout le monde se demande d'où sort ce tonitruant marin affublé d'un énorme coffre de bois, un homme qui ne crache pas sur le rhum, si possible en quantité déraisonnable. Il se montre d’ailleurs tyrannique avec la clientèle dès son arrivée, exigeant que tout le monde trinque avec lui et écoute ses histoires horribles de guerre et de massacres sur mer. Il tombe sur un os avec le docteur Livesey qui le remet à sa place ; tomber sur le juge du patelin n’est pas sans impressionner le loup de mer. Dès son arrivée, Bones scrute par la fenêtre l'arrivée d'étrangers éventuels, il promet même une pièce par mois à Jim, le fils Hawkins, afin qu'il surveille de son côté les nouveaux arrivants, les gens de mer de préférence et surtout un à qui ne resterait qu'une jambe. Bientôt, Bones reçoit successivement des visites qu'il n'apprécie guère : celle de Chien Noir puis d'un aveugle, Pew, qui lui remet la tache noire, malédiction pirate, une crise cardiaque terrasse alors le marin qui meurt avant l'arrivée de ses exécuteurs. Le fils Hawkins fuit avec la carte au trésor d'un certain Flint sur laquelle beaucoup vont désormais tenter de mettre la main…

La première adaptation - muette - du célèbre roman de Robert Louis Stevenson 1 tournée par Maurice Tourneur (en 1924, avec entre autres à l’affiche les légendes Charles Ogle, Lon Chaney ou l’imposant Bull Montana, quelle perte on imagine !!) ayant semble-t-il disparu pour toujours (re-snif), pour le moment, il ne reste pour commencer à se goinfrer « que » la deuxième de 1934, établie sur un scénario de John Lee Mahin et réalisée par Victor Fleming (dont la fin de carrière est du genre prestigieux : Le Magicien d'Oz, Autant en emporte le vent, Dr. Jekyll et Mr. Hyde, Tortilla Flat, Jeanne d'Arc, pas mal hein ?). Pour L’Île au trésor, le film va très vite en besogne par rapport à un roman qui est déjà très court mais, à part cela et un point sur lequel nous reviendrons, l’œuvre a tout de même de la gueule et de sacrés beaux atours pour attirer les oreilles et les œils : excellente musique quand on l’aime expressive et ludique (mention très bien à Herbert Stothart), jolis dialogues avec de jolis R qui roulent dits par d’excellents acteurs aux grimaces irrésistibles, mais surtout de super effets spéciaux pour l'époque, témoin l’incroyable scène d’un homme écrasé comme de juste par une voiture (une Mustang sans Ford ?) s’avérant très réaliste au vu des moyens techniques de l’époque qui tenaient plus souvent de la ruse et de l’ingéniosité que d’autres choses.

Là où le film pêcherait un peu si on cherchait la petite bête en grand lecteur de Stevenson, c’est à propos d’un Jim volontiers rondouillard et bougon qui a des idées - dans sa phase enfantine, si l’on veut bien considérer cette grande aventure comme initiatique - qui ressemblent à son époque (un garçon ne peut pas faire un gâteau à sa mère, ce sont les filles qui font les gâteaux). On le montre ici cherchant l'amitié d’un Long John Silver qui très vite ici fait office de père de substitution tout en prenant soin de bien incarner un salaud de pirate dans la plus pure tradition. Même si cette incarnation de Jim n’est pas déshonorante, il semble qu’on cherche un peu à lui soustraire un peu du crédit dû au gamin d’un courage exemplaire de la version papier. Queuah ? Un enfant mener un peu les opérations ? Et pourquoi pas déclarer tout net les parents incapables, hm ?! Un ajout rigolo à la liste des personnages, Nikodemus, est ravi des malchanceux qui tombent par-dessus bord, on s’aperçoit dans le même rayon qu’au débarquement de Jim, on montre que l’île est farcie d’animaux exotiques jolis à voir sans de la paille dedans. Et n’oublions pas une perruche à la langue bien pendue et au bec relativement prompt à mordre même son maître. Ah, on rappellera aussi que la dyslexie est sûrement née en France puisque les doubleurs parlent d’un certaine Hispanolia. Connaît pô.

1 voir L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson (Tristram - 1883 Réédition 2018).

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