Chroniques DVD
23
Sep
2006

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : adaptation au pif

Scénar : on vient chercher Jean-Baptiste dans sa cellule avant que la foule ne fracasse les portes, il entend sa sentence devant une population ravie et furibonde à la fois. Flashback : c’est dans l'endroit le plus putride de Paris qu’apparaît un bébé dont la mère ne voulait pas, on le colle alors dans un affreux orphelinat mais son nez le sauve du malheur en lui procurant de véritables voyages intérieurs, d'autant qu'il ne parle pas. Il est ensuite vendu à Grimal le tanneur chez qui il devient très utile mais c'est chez le parfumeur Baldini qu'il atterrit après avoir découvert qu’il est sur Terre pour fabriquer un idéal parfumé entraperçu sur le cœur d'une fille…qu’il a tuée…

Malgré un joli travail de reconstitution historique et la présence d’acteurs prestigieux (Dustin Hoffman, Alan Rickman…) et d’un Ben Whishaw assez bon dans ce rôle (bien que plus beau que son pendant écrit, il enchaînera sur l'aussi périlleux I am not there de Todd Haynes, au passage il incarne depuis 2012 le nouveau Q de la saga James Bond), le projet de l’adaptation d’un tel roman n’était forcément pas gagné d’avance, on a droit ici à une œuvre logiquement plus visuelle mais loin d’être aussi forte que le texte (comme dans la plupart des tentatives de passage du roman à l’écran, non ?) un bel essai même s’il se focalise plus sur l’enquête et l’aspect criminel, presqu’horrifique, de cette histoire infiniment profonde et subtile à l’origine (voir Le Parfum de Patrick Süskind).

Il est aussi dommage que le scénario pervertisse un peu les faits (la première morte n'est pas un accident), saute des chapitres (dont celui de Montpellier !) et aille très vite en besogne, malgré une longueur non négligeable de plus de deux heures vingt, on ne pouvait sûrement pas s’attendre à mieux de la part d’une équipe peut-être plus intéressée par le spectacle à l'américaine que par l’atmosphère lugubre du texte et ses subtilités. On note quand même une jolie bande originale souvent aérienne malgré la lourdeur de l'ambiance, un récit lu par une voix off agréable (et plus pratique que des dialogues bien sûr) et une scène finale orgiaque qu’on ne doit pas tourner tous les jours.

Bonus : bande-annonce

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