Chroniques DVD
16
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : porte ouverte sur la crypte black metal norvégienne

En 1994, rares sont encore les documentations en vidéo au sujet d'une scène qui fait parler d'elle de façon plus que sulfureuse : la scène black metal norvégienne. Chez elle, le bois des églises qui crament crée une lueur dans le ciel du Nord qu'on ne s'attendait pas vraiment à voir apparaître dans une contrée à la population plutôt timide et tranquille comme dans toute la Scandinavie, s’il on excepte l’influente entité BATHORY en Suède.

Beaucoup de ces (très) jeunes norvégiens se qualifient de satanistes, ce qui n'est plus le cas du trio de Bergen IMMORTAL qui qualifie son metal de « holocaust metal » et rapproche ses concerts de spectacle théâtraux où ils disent incarner des démons. Certains se réclament de la Bible satanique d’Anton LaVey (dont on voit des images faisant comprendre qu'on a pu beaucoup en rire) comme EMPEROR qui risque tout de même un discours plutôt intelligent, induisant l'individualité dans les pratiques sataniques toutes différentes, chacun ayant son approche personnelle de la dévotion. Est-ce par contre pour dissimuler sa voix ou accroître son aura mystérieuse, en tout cas Ihsahn adopte la voix basse pour s’exprimer…

Jon Jarle Haugen apporte son éclairage sur le retentissement de cette scène bien moins discrète que pourrait le faire croire un documentaire parfois bâti à la sensationnaliste. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement à cette époque suivant le sommet du genre qui n'est pas forcément le meurtre d’Euronymous ou les incendies d'églises que l'on attribue à à Varg Vikernes de BURZUM, actes guidés de son côté par l’odinisme, pour lesquels il se mange la bagatelle de vingt-et-un ans de prison (que ne ferait-on pas pour économiser un loyer d’appartement ?).

Si dans le même temps le sataniste se fout complètement de savoir s’il est considéré comme tel ni ne peut expliquer pourquoi ce côté morbide de la vie l’a attiré dès son plus jeune âge, il importe que le black metal soit basé sur des fondations satanistes sinon pourquoi s’en réclamer ? Malheureusement, les confusions entre satanisme et attrait pour le fascisme commencent à faire annuler les concerts avant que l’odeur du soufre ne séduisent médias et grand public, précipitant le black metal norvégien et d’ailleurs dans l’infame tiroir du « commercial ».

Le décalage est très drôle quand on pense aux benêts tenants d’un underground pur et dur alors que chez EMPEROR par exemple on se réjouit presque de la publicité qui leur est fournie par leur arrestation et peines pour véhiculer leur idéologie d'outre-tombe : il était quand même assez clair que pour agrandir un cercle noir de par le monde, il fallait faire parler de soi autrement que via des démos diffusées à vingt exemplaires pour des copains de village… Si un Satan était du côté de l'intégrité, cela se saurait !!

Apparaissent ou sont mentionnés pendant ces trente-quatre minutes ULVER, DARKTHRONE, GEHENNAH, Slayer Magazine, Hellhammer de MAYHEM (un spécimen à part qui est surtout là pour…la musique !) et si on n'a pas la berlue même un dessin de Chris Moyen se voit à un moment, cocofuckingrico !!

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