|
Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : Jules Verne version bispagnole
Scénar : Hambourg en 1898, un homme mystérieux vend un livre racontant une exploration des profondeurs de la Terre au professeur Otto Lindenbrock. Du volume s’échappe plus tard une carte de l’Islande accompagnée d'un texte écrit dans un étrange langage codé. Le professeur, sa très jolie nièce Sophie, une fille bien plus passionnée par l'aventure et le voyage que l’ennui à laquelle on la destine, et son gendre, un militaire pas brillant, se précipitent satisfaire leur curiosité quant à la possibilité d’être les premiers à accéder officiellement au centre de la Terre. Heureusement que la jeune fille qui n'était pas censée partir le fait au dernier moment car ces deux têtes en l'air n’ont pas l'air très doués pour l'organisation d'un voyage. En Islande, ils recrutent un gaillard à la mesure de leur tentative pour leur servir de guide et de porteur (que ne ferait-on pas pour remplacer des moutons foudroyés pas vrai ?) puis partent en montagne chercher l'entrée du monde souterrain. Mais dès le départ, le quatuor est surveillé par un mystérieux homme qui les suit discrètement.
Le Continent fantastique alias entre autres The Fabulous journey to the centre of the earth ou, encore plus clair, Viaje al centro de la Tierra en espagnol, est, nous dit-on d'emblée, une production internationale ; la preuve, il y a même des noms qui ne sonnent pas espagnol qui côtoient des noms espagnols, et toc ! Kenneth More est en effet un acteur britannique jadis très renommé (il apparut dans de grands films comme Les 39 marches, Coulez le Bismarck !, Le Jour le plus long, Le Dernier train du Katanga ou La Bataille d'Angleterre) et on ne sait pas trop comment il a atterri sous la croûte terrestre, même question pour Jack Taylor (Custer, l'homme de l'Ouest, Conan le barbare, 1492 : Christophe Colomb, La Neuvième porte…), même s’il semble avoir joué la majeure partie de sa carrière en Espagne, entre autres auprès de Jess Franco, León Klimovsky, Amando de Ossorio ou…Juan Piquer Simón (Le Sadique à la tronçonneuse !). Le costaud Frank Braña, l’encore plus imposant Ricardo Palacios ou la belle Ivonne Sentis, seule caution féminine, sont espagnols.
Pour transformer l’Espagne en Islande (où le film sera apparemment quand même tourné en partie) et un monde souterrain que cent ans plutôt Jules Verne avait évoqué dans son roman Voyage au centre de la terre, quoi de mieux en plus de jolis décors de belles falaises à escalader que de « très discrets » nuages de fumée, des coulées de glace de couleurs chatoyantes et même une sorte de sable mouvant singeant un geyser ? Et que dire des créatures rencontrées ensuite : les animaux préhistoriques (partouzeurs de droite ?), tout au plus de race plastique, sont dignes, même aussi tardivement, de la grande tradition des films de monstres des années 50 (Harryhausen !) : les dinosaures tout à fait charmants quand ils s’entretuent, des tortues hilarantes, particulièrement à cause de leurs chants de cigales, un géant qui rappelle un certain Kong… On a aussi du matériel rigolo, steampunk bien avant l'heure (les masques à gaz par exemple), des champignons plus grands que ceux de l’étoile mystérieuse. Euh, et les maquettes, on en cause ? Un superbe trousseau que voilà !
Plutôt bien fichu pour un film à budget sûrement fort limité, et tourné dans des lieux relativement convaincants n’ayant pas nécessité un max de trucages (en tout cas les extérieurs), ce petit film d’aventure comporte son lot de chouettes petites scènes comiques (le principal responsable en étant bien sûr le fiancé, se révélant rapidement être un crétin de l’espèce la plus désespérante (bien que sa voix off s’épuise inutilement à nous faire croire le contraire) et de dialogues rigolos (malgré un doublage assez moyen comme toujours) ; on est aussi bien content que pour une fois le scientifique ne soit pas le pleutre de service mais bien un homme plein de courage qui malgré son âge n'hésite pas à crapahuter tel un jeunot de vingt piges malgré le danger d’une telle expédition (jolies images d'éruption volcanique…piquées où ?). Le petit côté horrifique de l'ambiance aussi sombre que les profondeurs (quelques squelettes y traînent ici et là, quelques sonorités tentent d’effrayer) et une pincée de H. G. Wells font de tout ça un mélange rigolo, pas désagréable pour un sou.
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.