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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : suite mais pas tout à fait, mettons déviation
Scénar : quarante ans après, le phénomène Michael Myers continue de fasciner les journalistes de tous poils, deux se pointent pour le rencontrer à l’hôpital psychiatrique d'où il partira le lendemain pour une cellule à perpétuité. Ils voudraient tenter de le faire parler, ce qu'il n'a jamais fait pendant toutes ces années, et pourquoi pas organiser une confrontation avec l'autre face de la pièce, Laurie Strode, vieillie mais toujours solide et plus que jamais déterminée à débarrasser le monde d’un de ses pires fléaux humains, quitte à continuer à mener avec sa famille une vie compliquée. En effet, sa fille fait barrage quand Laurie aurait l’occasion de voir sa petite-fille, mais la bourrique n’hésite pas à débouler au lycée pour la voir avant de suivre le transfert de Michael, flingue en pogne pour faire bonne mesure. Et ce qui devait arriver arrive : le bus de détenus se casse la gueule, le croque-mitaine repart sur la route et tiens, comme c’est bizarre, c’est soudain le 31 octobre. Malgré l’averse de reportages qui s’empressent de relater certains faits crapoteux de l'enquête, les autorités se voient mal annuler Halloween. Mais Myers et une poignée de dingos du bus en liberté, ça promet une sacrée fête dans la région.
Happy (birthday) Halloween ! La saga débutée en 1978 (la meilleure année de naissance pour les grands méchants gniahahah) s’accorde un petit virage scénaristique : dans cette nouvelle trilogie qui commence, Laurie Strode n’est pas la frangine de Môssieur Myers mais reste une adversaire farouche. Jamie Lee Curtis, même vieillie, s'est préparée à l’affrontement depuis le temps et même si sa fille refuse de rentrer dans son « jeu » qu’elle considère comme paranoïaque, la proie qui se voit désormais prédatrice ne lâche pas l’affaire. Les personnages des générations Strode suivantes - incarnées par Judy Greer et Andi Matichak - sont intéressants et apportent un peu en drame ce que l’on perd drastiquement en épouvante car l’horreur pour ado est toujours un peu là, pas effrayante pour un sou même si on rigole toujours autant devant le catalogue meurtrier du man behind the mask (l’autre, ALICE, ne t’énerve pas !) : mâchoire explosée, bide saigné, crâne défoncé ou écrabouillé, tout ça sans un mot, sans un regard, la violence et juste la violence dans cette tradition qui le caractérise depuis toujours. Malheureusement on attend toujours un peu au tournant le frisson qui ne vient jamais.
Ceci dit, ce regret ne fait pas de ce Halloween un mauvais film du tout, tant que les têtes moches, toujours aussi nombreuses, se font déglinguer. Et puis les détails chronologiques énumérés ça là font comme si les producteurs / réalisateurs avaient voulu poser cet épisode en alternative à toutes les suites plus ou moins réussies du premier film réalisé par John Carpenter, qui signe d’ailleurs ici son retour à la production mais aussi à la composition de la musique, peut-être pour valider cette renaissance. Elle permet aussi de montrer un combat opposant une femme forte face à l’incarnation notoire d’une masculinité monstrueuse : l’acharnement de Michael à massacrer Laurie ne peut qu'être innocent, la note féministe est là, le trio féminin montrant les nuances de l’appréhension d’un duel dont l’urgence se manifeste parfois avec l’âge et l’expérience quand un évènement marquant, ici une série de meurtres sanglants par exemple, ne précipite pas le processus. La chose immonde planquée derrière le costume livide n’a néanmoins pas de sexe, bien qu’on l’ait au hasard déterminée féminine, comme la fin, la violence, la douleur, la guerre mais aussi la joie, l’âme, la paix ou la vie : c’est la Mort.
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