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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : film à sketches policier
Scénar : l'apex du policier vintage est dans la place, la voix off évoque les gens qui s'évadent grâce au roman policier (de la Série Noire entre autres) dont Monsieur Wens (personnage créé par Stanislas-André Steeman), Lemmy Caution (par Peter Cheyney) et Jules Maigret (de Georges Simenon) sont de grandes figures. Les voici rassemblés dans ces adaptations de trois nouvelles précédées par une présentation des personnages non sans humour et avec un débit parfait, bravo Jacques Morel !
1) « L’Alibi de monsieur Wens » : à Bruxelles, le détective Wens passe voir le mari de la riche femme dont il est l'employé car celle-ci s'inquiète qu'on essaie de l’assassiner. Surtout que si jamais elle meurt, c'est le mari qui touche l'héritage énorme. Alors que la femme est sur le point d'arriver au même endroit, on la retrouve morte dans l'ascenseur : la scène de ménage n'aura pas lieu. Par contre Wens lui, légèrement nonchalant dans ses amours et affublé d'une compagne relativement colérique, aura droit à la sienne, bien qu’un cadavre refroidisse toujours les ardeurs. Le veuf charge le détective de chercher qui a semble-t-il voulu lui coller le meurtre sur le dos.
Jolis dialogues et chouette mise en scène pour cette première partie, comme Nestor Burma et d'autres, Wens a son informateur qu'il fait bosser de nuit comme de jour, enjambe parfois un peu beaucoup les règles de la bienséance, et se retrouve parfois face à de drôles de spécimens comme cette femme qui semble pouvoir singer toutes les voix du monde (même celle des hommes, détails légèrement tiré par les cheveux) mais n’hésite à faire appel à la police, par exemple ici au commissaire Maigret.
2) « Je suis un tendre » : mais c’est tout d’abord le tour de l’américain Lemmy Caution, émérite agent du FBI, qui prend cette fois l'avion pour l'Europe, il se retrouve à Hambourg sur les traces d'un certain Siguella sur le point de commettre un gros coup mais le truand est un malin et on a beau représenter le pays le plus puissant du monde, sans preuves on ne peut coller sous les barreaux n’importe qui (c’est en tout cas ce que la légende raconte). Lemmy Caution va devoir faire travailler ses méninges plus que ses poings ou son flingue pour faire tomber les méchants dans son filet.
Au revoir le flegme belge et vive l'action, les fusillades et même un type écrasé à coup de bagnole, un interrogatoire violent en public, le personnage ultra-viril et ultra-sûr de lui sera bientôt largement surpassé par son unique interprète suivant : Eddie Constantine. Du coup à l’ambiance feutrée du précédent sketch on fraie ici avec les beautés fatales, un striptease presque osé pour l'époque est même au programme, mais ça ne fait pas de ce passage le meilleur des trois, c’est même le contraire.
3) « Le Témoignage d'un enfant de chœur » : « un assassinat sans cadavre c'est une histoire à dormir debout » qu'il disait ! Un gamin se lève pour aller à l'église quand il tombe nez à nez avec un homme en train de tirer un cadavre dans son garage. Le type lui fait jurer de n'en rien dire mais le gamin s'effondre sous le choc et finit par avouer ce qu'il a vu. La police est prévenue mais quand il revient avec, pas moyen de mettre la main sur un cadavre et la police n'aime pas qu'on se moque d'elle. Pourtant Maigret décide de le croire même si soudain le gamin change d’avis et n'est plus très sûr de son témoignage…
Michel Simon se révèle touchant et même très drôle quand il essaie de détourner l'attention de madame Maigret, infirmière de choc, pour tenter d’attraper sa pipe. L’acteur suisse fait de cette partie finale la meilleure de loin, le personnage du juge est assez drôle aussi jusqu’à ce que tombe sur le coin de son oreille le sentencieux « Les cimetières sont pleins de gens qui se croyaient indispensables » que Maigret attribue à Platon. Et ce beau gamin joue vachement bien !
P. S. : merci Alain !
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