Chroniques DVD
06
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

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Genre : fraternité mon cul !

Scénar : et voilà, tu fais trois pas dans la montagne et tu te fais tirer dessus par deux cowboys mal rasés. Mais ils ne rigoleront pas longtemps parce que celui qu'il croyait avoir descendu leur met une grosse tannée et pour la peine ils rentreront à pied sans leurs bottes. Et pour cause : Johnny Liston vient de passer douze ans en prison pour un crime qu’il n’a pas commis et déclare haut et fort que quelqu'un devra payer pour ça. Son frère Sartana qu’il retrouve ensuite est d'accord mais il a beaucoup changé, Johnny ne le reconnait plus, il s'en va même quand il comprend qu’en plus de l’amour de leur mère qui ne voit qu’à travers les yeux de Sartana, il lui a aussi « volé » sa femme. « C’est moi qui décide qui doit vivre ou mourir ! », Johnny comprend que c'est ce damné frangin, appelé « Général » par leur mère et ses hommes, qui avait donné ordre aux deux hommes du début de tuer son propre frère après lui avoir fait porter le chapeau du meurtre d’un homme dont il sauve par hasard la fille. Quand elle apprend qui il est, celle-ci refuse de croire l’ex-bagnard qui death-y-dément les cumule. Puisque c’est comme ça, Johnny prend délibérément la défense des villages que Sartana a sous sa coupe : duel à prévoir !

 

En vérité je vous le dis, le Sartana de Gianfranco Parolini n’est pas le premier Sartana ! Ce sont en effet Les Colts de la violence qui font entrer le personnage au panthéon des desperados italiani, certes sous une forme tout à fait différente de celle que l’on connaîtra ensuite. Ici, Sartana est un salopard de première, interprété par un Gianni Garko qui montre un visage fort déplaisant de chef de bande charismatique mais tyrannique, l’acteur rappellerait presque Klaus Kinski dans la démence qu’il incarne, tout ça dans une ambiance presque gothique, Anthony Steffen jouerait presque un fantôme face à la folie de son Cain, voire un mort-vivant fraîchement déterré (on a dû le maquiller un moment pour qu'il paraisse aussi sale). Physiquement, Steffen ne faisait pas rigoler et se révèle plutôt crédible quand il s'agit de se bastonner (ces bruits de coups très comiques nous feront toutefois toujours rire), et comme ce western est parfois d'une très grande violence, il n’est pas au bout de ses peines. On découvre aussi une façon originale de tuer à la hache dans cette histoire écrite par le stakhanoviste Ernesto Gastaldi qu’on ne présente plus et Vittorio Salerno (frère de l’excellent acteur Enrico Maria Salerno).

 

On note également un joli rassemblement d'acteurs de qualité quand on aime les « tronches » : Sieghardt Rupp est toujours captivant (bon ok, peut-être pas autant que le bellissime Erika Blanc ou Angelica Ott, mais quand même !), Carlo D'Angelo n’est pas mal non plus et, même dans des micro-rôles, Sal Borgese et Riccardo Pizzuti sont déjà inénarrables, comme ils le seront longtemps encore, aux côtés de Terence Hill et Bud Spencer par exemple. La musique obsédante de Michele Lacerenza, particulièrement cette espèce de pipeau (peut-être un ocarina) et ce drôle de décor inca ajoutera en bizarrerie à ce bon film populaire volontiers cruel où l’on truffe de plomb un maximum d’innocents qu’on a tout de même pris le soin de racketter brutalement avant, Dieu reconnaîtra les siens pas vrai ? On n’est pas loin des tragédies à la grecque où les massacres, les héros déchirés par leur sentiments et le Deus ex machina ont leur place. Comme nombre de westerns de même époque et de même origine, découlant pour rappel du péplum fraîchement décédé, il semblerait que les épopées biblico-antiques et Shakespeare aient encore eu quelque influence. Ce premier Garko en cowboy est très chouette !


Bonus : « 1000 $ sur le noir », présentation du film par Curd Ridel (34’), diaporama, bandes-annonces de la collection

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