Chroniques DVD
19
Aoû
2020

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

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Genre : où est donc passée la boucherie ?

Scénar : deux frangins, Owen et Oswald, sont occupés à enterrer quelque chose dans la terre enneigée quand un couple tombe en rade à proximité. Un s’élance et déglingue l’homme, les deux, agiles, rapides et silencieux, enlèvent ensuite la femme, Céleste, et l’enchaînent… « J’ai de grands projets pour toi » lui dit un des deux péquenots cinglés. Céleste fait preuve de sang-froid mais une créature semble terrée dans un coin, son gardien peut-être ? Ou pire ? Des mois plus tard, elle vit encore dans une cage posée dans une baraque dégueulasse, enceinte, quand de nouvelles proies passent à proximité. Quatre jeunes abrutis qui se filment au caméscope mais surtout s’embrouillent pour des histoires de cœur n’ont plus d’essence. Puisque sa petite copine fait la gueule car elle soupçonne qu’il l’a trompée, le conducteur part chercher une station-service, bientôt suivi par la meilleure amie de sa copine qui s’avère être l’amante mystère. La seule chose qu'ils vont trouver sur la route, c'est le garage tenu par les frères. Owen les y accueille tout sourire pendant qu’Oswald s'applique à ficher la trouille au reste de la bande. Quelque chose nous dit que ces jeunes vont passer un sale quart d'heure. Et c’est bien fait.

On imagine pas le traumatisme d'un réalisateur qui a été contraint par la télévision et la demande en cette période d'une poignée de films de Noël. On s’aperçoit avec Butchers qu'il s'en est lassé et a même complètement pété les plombs en imaginant cette histoire un rien sordide de rednecks impitoyables qui jouent les routards du crime. Vous aurez très vite compris à la lecture du premier paragraphe que l'on tient ici un scénario super classique, les ficelles habituelles sont tirées afin de tenter vainement de faire peur au téléspectateur déjà grand spécialiste du film avec du sang qui gicle partout sur les murs. Contrairement à ce que pouvait laisser penser le titre lapidaire du film, on ne trouve ici pas grand-chose de flippant ni de gore mais une ambiance sympa rehaussée par une musique d'ambiance troublante et certains décors tout à fait adéquats comme cette baraque qui évoque à notre mémoire vacillante la couverture du vinyle de The Black House de KRIEG. Au niveau des accessoires on attribuera la palme à cette superbe dépanneuse à l'ancienne à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession quand on aime les vieilles calandres, les gros phares ronds et…Massacre à la tronçonneuse.

Comme toujours dans le genre, le slasher incrimine invariablement les habitants de contrées paumées (ici a priori situées au Canada) et punit de manière méchamment définitive les candidats à l'adultère, on reste donc avec Butchers dans le domaine du prude malgré la violence (pas trop bourrine au final) et la noirceur installées par le - maigre - scénario écrit par le réalisateur lui-même avec Daniel Weissenberger, lui-même réalisateur de son côté. On est bien sûr loin d'avoir regardé le film du siècle mais il est plutôt rigolo avec ces bons gros sadiques fans de Shakespeare (et les acteurs hirsutes et costauds sont assez convaincants dans leur salopette). En fait l'échec du film tient surtout à ce qu'il montre un chouette début (queuah ?! Une attaque à la Bernie ?!) avant un redémarrage moyen. Et la piètre tentative de foncer tête baissée dans le film de monstres ne fait que plomber un peu plus un projet qui aurait pu rester efficace s’il avait voulu jouer la carte de la crédibilité. M’enfin, dans un domaine pareil, si la crédibilité avait une quelconque importance, ça se saurait depuis le temps, pas vrai ? On réservera donc ce DVD à ceux qui comme nous contemplent avec joie le démembrement de décérébrés.

La phrase du film : « la vie, c'est ça le problème »

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