Chroniques DVD
06
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : thriller déguisé en comédie

Scénar : une voiture lambine dans une zone semblant des plus désertique… Si le véhicule n'avance pas, c'est qu’il est en fait poussé par un de ses passagers, blessé qui plus est, Riri… Il décide de se mettre à la recherche d’un téléphone en suivant les fils des pylones, son compagnon, lui aussi mal en point, restera où il est. L’homme arrive au bas d’une gigantesque baraque au bord de la mer où se trémousse discrètement un couple à demi-nu dans les dunes. Mais ce château entouré d'oiseaux de mer ou de basse-cour contient bien plus intéressant : à manger (tous ces œufs !) et une voiture garée juste devant ! Il s’aperçoit que la maison est occupée : une famille est sur le départ, ne reste plus qu’un couple qui vit dans une pagaille indescriptible. Leur cervelle ne semble d’ailleurs pas tout à fait en ordre non plus, la femme n’habille-t-elle soudain son mari en nuisette et fichu ? Pendant que Riri farfouille dans la maison, il est surpris devant le frigo par l'homme grimé, mais ne se démonte pas, le couple a intérêt à l’aider à porter secours à Bébert en attendant l’arrivée de leur boss qui se fait attendre…

Ce premier plan d’une longue arrivée de voiture sur une route en plein milieu de nulle part est tout simplement, d’entrée de jeu, le constat terrible au sujet du niveau des bras cassés qui se pointent face à la caméra : Lionel Stander (une tronche qu’on oublie souvent et injustement dans les listes des grands acteurs, peut-être à cause de son rôle de larbin dans la série Pour l'amour du risque ?) est juste parfait en bougon de service qu’il était sûrement dans la vie vu les anecdotes qui circulent un peu partout au sujet d’un tournage particulièrement mouvementé. On a aussi la joie de voir déambuler la très regrettée Françoise Dorléac dans son plus simple appareil, la certitude que Donald Pleasence a toujours obtenu des rôles de ravagés du bulbe, la sublime Jacqueline Bisset, ici dans un tout petit rôle, ne gâche rien non plus dans cette œuvre étrange et souvent drôle comme une sorte de cartoon burlesque.

Car il faut bien le reconnaître : les quatre personnages principaux sont chacun à leur manière totalement dingues et certaines scènes le confirment clairement : l'endroit où est garée la voiture est en train d'être inondé par la mer mais l’homme n’essaie à aucun moment de s’en extraire. Les châtelains de leur côté ne semblent se nourrir uniquement que des innombrables œufs de leurs innombrables poules et ont une fâcheuse tendance à péter les fusibles et à faire à peu près n’importe quoi dans cette bâtisse du Northumberland qui ne méritait sûrement pas tel capharnaüm ! Comme les précédents films de Roman Polanski (voir Le Couteau dans l’eau et Répulsion), Cul-de-sac est quasiment inclassable car abordant malignement de nombreux registres, de la comédie au drame en passant par le thriller bien noir, c’est ce qui en fait tout le charme à vrai dire, en dehors de cette petite touche de folie qui semble être un raie fil rouge de la narration.

Les mots-clés :

Vous aimerez sûrement...

Quelques chroniques en vrac

benotman prison aphorismes recueil livre
lazybones punk rock france cd
heavy metal iron maiden cd
hardcore crossover thrashcore concert montpellier