Chroniques DVD
27
Fév
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

decoin pellegrin ventura eyck moreno film noir policier

Genre : actionoir


Scénar : Pedro Wassevitch joue le villageois, le nouvel arrivant Ludovic Ferrier le peintre mais aucun ne joue franc jeu, ils échangent soudain des coups… Le second prend quand même une chambre à l'hôtel du coin, il n’est pas là pour rien. Wassevitch, du genre jaloux, grimpe avec sa jeep vers un village en ruines qu'il a acheté et où il fait travailler des gens du bled. Y vit aussi la belle Lola qui adore exciter son monde, il est fou d'elle et c'est vrai qu'elle est belle, « la garce », comme tout le monde l’appelle. Ferrier refait son apparition au fameux village, il vient en fait de la part d’Albatrasse, un truand blessé en cavale à qui il doit livrer des armes et ça tombe bien, Wassevitch en vend. Mais il est méfiant de nature et demande à causer directement au boss. Ce que le trafiquant ne sait pas, c’est qu’Albatrasse s’est fait boucler par les flics et que ceux-ci, astucieux, se servent de l’enregistrement d’un interrogatoire pour fabriquer un faux appel téléphonique, le découpage de bandes magnétiques à l'ancienne fait ses preuves et Wassevitch est apaisé. Enfin, jusqu’à ce qu’un des membres de sa clique ne reconnaisse Ferrier

Coproduction franco-italienne de qualité, Le Feu aux poudres mérite notre attachement pour tout un tas de raisons, à commencer par tous ces bonhommes à sales trognes (y a du beau monde ! Raymond Pellegrin, Charles Vanel encore très en forme, l’inquiétant Peter van Eyck, le lutteur Henri Cogan, Lino Ventura en flic ou Darío Moreno qui chante une chanson - quelle voix au passage ! - écrite entre autres par le scénariste et écrivain Albert Simonin) et ces dames pas vraiment plus recommandables (Françoise Fabian, Jacqueline Maillan en aubergiste très entreprenante, Lyla Rocco, Mathilde Casadesus…), tant qu’à y être on ajoutera l’assistant-réalisateur Michel Deville, appelé à faire de grandes choses. On n’évoquera pas forcément plus que ça le grand Henri Decoin, réalisateur de classiques incontournables dont nous avons déjà causé sur Nawakulture comme Les Inconnus dans la maison, Premier rendez-vous, La Vérité sur Bébé Donge, Razzia sur la chnouf ou Folies-Bergère, piochés parmi une cinquantaine de films et on ne compte pas les adaptations, scénarios et dialogues écrits par l’homme pendant plus de trente ans.

Mais l'olive dans ce cocktail explosif, ce sont pour nous les décors, intérieurs comme extérieurs puisqu’on les adore tous et ils sont réunis comme dans un album que l’on aurait pu faire pareil : notre « petit Havre » d’amour, particulièrement quand on cause rock’n’roll : Sète, le plus beau port du Sud de la France, un point c’est marre !! Et la gare, le port, les bistrots…l’institut médico-légal. Et puis le panneau Tournemire et la route de Roquefort-sur-Soulzon (hop, une petite visite de cave à fromage lors de l'arrestation de certains membres de la bande de vilains-pas-beaux), la sublimissime Couvertoirade (pas de grotte en polystyrène ici, mais déjà les restaurants modernes)... Ajoute à tout ça une très chouette ambiance coulée dans un beau noir et blanc et tu sauras pourquoi on adore une histoire dotée d’un joli poil de suspense et surtout du rythme, dans les dialogues par exemple, ça fuse et c’est bon, on rêverait de voir tous ces films noirs dans un cinoche à l’ancienne sans les claquettes-chaussettes et les crânes de piaf blindés de glucose. Utopie, on a saisi !

La tirade du film : « Les hommes, ils aiment tellement le sang des autres qu’ils n'arrêtent pas de chercher des motifs pour le faire gicler : c'est pour leur patrie, contre la patrie du voisin, c’est pour la patrie du voisin contre la leur, pour qu’il n’y ait plus de patrie, ou pour qu’il y en ait encore ! C’est pour les gros contre les petits, les petits contre les gros, c’est entre ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient plus. Ecoute mon vieux, c’qu'ils veulent avant tout, les hommes, c’est se séparer en deux camps et bien se massacrer. » 

La phrase - conne - du film : « Chez moi, quand les hommes parlent, les femmes se taisent » : ah bravo les machos habituels de l’époque, la phrase revient avec les Tontons Flingueurs sous une forme plus crue encore, toute une époque…

 

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