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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : Je-veux-être contre T’aurais-pas-dû
Scénar : l’acteur frustré Simon Belin a beaucoup picolé, a du mal à jouer un petit rôle alors qu'il connaît tous les autres face à la vedette Alexandre qu'il a du mal à supporter, ses discours le gonflent, il veut jouer, au diable les vieilles badernes qui ne se sentent plus pisser dans ce beau monde qui se fait des ronds de jambes pour ensuite se débiner les uns les autres. Autant aller prendre l’air ! Mais au moment où il sort, un homme est descendu en pleine rue, il est le seul témoin du meurtre, tout de suite pressé par les journalistes qui le prennent en photo dès qu’il dit pouvoir reconnaître le tireur. Le genre de chose qu’un tueur aux abois ne peut laisser passer sans réagir. En même temps, le metteur en scène lui offre le rôle convoité, tous l'applaudissent mais quand il est convoqué pour témoigner, il se demande s'il saura seulement reconnaître le type arrêté, Lino Ferrari, curieusement abonné au non-lieu… Lino prend vingt ans mais jure de retrouver Simon qui pour le moment signe des autographes, le succès vient, l'amour aussi, mais l’apprentie star n’est toujours pas satisfaite… Mais il y a plus grave, Lino a filé de Melun et l’appelle pour lui promettre qu'il n'a plus que trois jours à vivre…
« C’est quand même autre chose que du Le Breton ! » dit quelqu'un à propos de la pièce programmée dans le film, oh l’coup bas ! D’autant que le film est une adaptation d’un roman de Peter Vanett (pseudo ?) sorti chez Fleuve Noir. Et comme souvent pour y figurer on a choisi des acteurs bien connus du cinéma populaire, de Jeanne Moreau, prototype de la femme forte comme souvent et pourtant liée à un personnage principal pas très héroïque interprété par Daniel Gélin, death-y-dément un sacré acteur un peu oublié aujourd'hui mais ces premières années au cinéma ont pourtant quelque chose de savoureux, en noir et blanc surtout (on est bien moins fan des suites de sa carrière) à Lino Ventura, franchement excellent dans les rôles les plus sombres que les années vont gommer puis totalement effacer de son cursus, et c’est bien dommage. On est toujours ravi de voir cabotiner Moustache, Robert Rollis, Jacques Marin, Marcel Pérès ou Maurice Biraud mais là c’est le moins connu Roland Armontel qui tire son épingle du jeu avec son interprétation de l’insupportable Alexandre, un m’as-tu-vu de première que n’importe qui pousserait par la fenêtre dès que l’occasion se présenterait.
Trois jours à vivre, c’est vrai, contient un peu de suspense (personne n’aimerait avoir le père Lino aux trousses) mais ne se limite pas forcément à un polar, il frise même parfois la satire quand il pointe les mauvais côtés de la course à la gloire (que ne ferait-on pas, déjà à cette époque très ancienne, pour passer sous les feux de la rampe ?!), ceux qui devraient peut-être tourner sept fois leur langue dans leur bouche avant de l’ouvrir mais aussi la rapacité d’une certaine presse qui n’a pas changé depuis. C’est le mélange des genres qui fait son charme certes suranné : un peu de comédie, un peu de drame, un peu de thriller, un peu de policier, du noir et du théâtre (la chouette pièce incluse dans le film donnait envie de la voir entière) et puis encore Le Havre avec des vues de Saint-Jo’ (pas loin de chez toi Marcelle) ou encore cette carte postale de la ville vue depuis Sainte-Adresse ! Havrais, we’ll be back !!! Musique de Joseph Kosma, scénario de Gilles Grangier, Guy Bertret et Michel Audiard (qui signe heavy-demment les dialogues croustillants), Ah et tiens, un assistant-réalisateur se nomme Jacques Deray, peut-être pas le père d’Odile, mais un grand monsieur en devenir quand même.
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