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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : moutons, loups et chiens de berger dans une tempête
Scénar : les attentats contre les Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie en 1998 motivent Chris Kyle, un cowboy naze mais patriote à s'engager chez les Seals, devient un tireur d’élite, est mobilisé à Falloujah, et, fatalement, les ordres l’amènent à tuer à la chaîne. Il change, tout en devenant une "légende" de par son habileté et le nombre de ses cibles atteintes. "Je suis meilleur quand ça respire" dit-il lui-même avant de tirer. Les syndromes post-traumatiques n’épargneront pourtant personne, ni lui, ni son frère, la guerre dévorant tout, de l’âme à la famille.
Dans une ambiance mélancolique au piano et dans un écran le plus souvent à mire, Clint Eastwood s'attaque avec ce film sombre et tendu à la machine de guerre US déployée en Irak, partant de la culture du flingue, du rodéo et de l’alcool jusqu’à l’entraînement de bourrin à la Full Metal Jacket, voire son propre Maître de guerre. On citera aussi le Stalingrad de Annaud pour ce duel de snipers dans une ambiance cinglée de guerre totale avec en filigrane la confusion habituelle (et intentionnelle) Irak / Al Qaeda suivant les attentats du 11 septembre.
Bradley Cooper, qui se révèle être un acteur étonnant, a forcément pris dix kilos de muscles depuis Very bad trip, et livre une belle performance, montre un grand charisme, mais la poursuite de la gloire typiquement étatsunienne (à laquelle on s’attendait), cet étrange héroïsme croisé avec la soif de vengeance, devraient déranger même s’il ne faudra pas chercher une quelconque vraie glorification du type là-dedans. Car le film montre aussi que tout le monde ne croit pas à la guerre pendant que les américains se comportent souvent comme des colons dans un pays presque totalement en ruines. Et le fait que personne ne peut se mettre dans la tête d'un soldat, le Diable sait combien ont été sacrifiés sur le front des "armes de destruction massive"…
A part le traditionnel "maudit soit le pop-corn", on ajoutera que malgré l'horreur, la tradition se perpétue bêtement outre-Atlantique, chaque jour nous amène un nouveau rapport que le bourrage de crânes et le commerce des armes ont de beaux jours devant eux, malgré le spectacle affligeant des vétérans en miettes ici et là, certains apparaissent d’ailleurs dans le film semble-t-il. Guerre blesse America.
© GEDΩ- 08/04 2015
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