Documentaire
09
Jui
2011

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Souvenirs bien tristes d'un écolier se précipitant, les jambes enserrées dans un pantalon en velours marron,

à la maison taxer un sac de riz pour des opérations extraordinairement bien médiatisées au profit de pays affamés comme par exemple l'Ethiopie ou la Somalie, un de ceux-là, peut-être un autre, Alzheimer guette déjà en se frottant les paluches... Le bilan, pourtant évident dès le départ pour n'importe quel cerveau valide, était d'avance le même : ces colis remplis avec autant de ferveur et de bienveillance ne verraient jamais le bout du bon chemin. Détournements systématiques, la chaîne de solidarité se brisait quelque part, dans les bureaux d'une corruption institutionnalisée par la Françafrique, réseau liant le sommet de l'Etat français aux (souvent) potentats d'Afrique. Ce souvenir n'a peut-être rien à y voir en fait mais le mouvement Survie auquel participait Verschave (décédé en 2005) semble vouloir à coups de pédagogie, d'études, de bouquins, de conférences comme celle retranscrite dans ce livre par Judith Cypel en 2003, éclaircir les méandres des liaisons, systématiquement dangereuses, entre ex-colons et ex-colonisés, si tant est que les « ex » aient un jour eu une quelconque importance dans l'énoncé...

Voilà la thèse du bouquin : tout commence à la fin des années Cinquante avec Jacques Foccart, mandaté par Charles de Gaulle pour maintenir de façon occulte la domination française en Afrique malgré la décolonisation qui s'amorce. Ceci évidemment pour des motifs financiers (potentiel énergétique important en Afrique) mais aussi politiques (barrer la route au communisme). Comment faire : on place des francophiles entourés de militaires doués (après l'Indochine et surtout l'Algérie) pour la guerilla et la "recherche de renseignements", une monnaie fantoche (le CFA qui semble n'avoir pas manqué d'aider la "dette" africaine) et on généralise la corruption. On sabote les industries car un ouvrier qui vit de son labeur réfléchit donc peut contester, pire, la poussée démocratique qui suit de près la chute du Mur de Berlin obligent les dictateurs qui veulent garder le pouvoir à trouver un nouvel argument : l'ethnie. Celui d'en face devient l'ennemi, l'idée fait par exemple son chemin au Rwanda... Et pendant ce temps Elf, BolloréBouygues et les autres se remplissent les poches, les paradis fiscaux exultent.

Après ce cours magistral, Verschave répond à des questions posées dans le public et apporte des précisions. Un petit livre mais une grosse attaque en règle d'un système qui d'après l'auteur tient toujours un continent sous sa coupe et qui ne semble pas décidé à lâcher le morceau. Le ton est implacable comme un réquisitoire, un document à faire circuler, à trois euros on peut même se le payer sans trop de problèmes en attendant d'aller plus loin avec Noir silence, le pavé définitif sur la Françafrique du même auteur. Un article sera bientôt en ligne.   

 

69 pages, 3€

ISBN: 2930390107

 

© GED Ω - 09/06 2011

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