Chroniques DVD
02
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : (triste) promenade en temps de guerre

Scénar : « la nuit du 21 septembre 1945 je suis mort »… Les B-17 approchent de Kobe, les États-Unis sont bien partis pour débarquer au Japon. Quand leur mère part précipitamment vers l'abri de quartier, Seita et Setsuko qui devaient la rejoindre voient leur projet contrarié par un affreux bombardement incendiaire. Ils sont les témoins horrifiés de la destruction des traditionnelles maisons en bois de leur monde qui disparaît comme un fétu de paille. Face au danger, Seita maintient un semblant de bonne humeur et de confiance mais arrive juste à temps pour voir sa mère mourir. Hébergés chez une tante, on fait clairement comprendre aux enfants qu'ils sont un poids, on les accuse, car les fanatiques ne désarment pas devant l'évidence, de ne rien faire « pour la patrie ». Pour la peine, ils vont tenter de se débrouiller tout seuls dans un refuge improvisé.

Une œuvre des studios Ghibli fantastique (et sortie la même année que Totoro 1) malgré la gravité et la violence du récit, cette errance sous le feu de deux enfants offre en effet certaines visions d'apocalypse. Les cadavres calcinés jonchant partout les bords de route, la Nature rasée, au même titre que les villes, les vers qui grouillent en quête de pitance, on imagine d’ailleurs un sujet sûrement bien documenté grâce aux photos du désastre plutôt méconnues en Occident… La musique onirique et mélancolique achève de faire du métrage un requiem sans parti pris, à part bien sûr contre la guerre elle-même, celle qui montre si clairement la véritable nature de l’homme sans majuscule.

Vous l’aurez compris, on ne tient pas là le sempiternel manga tout public mais un film dur, au plus près de la vérité de la chute d'un pays écrasé sous les bombes et la propagande, la fatigue, la faim, la solitude de l’errance dans un monde qui les ignorent une fois de plus ne rendra pas Seita et Setsuko plus forts mais la magie de la nature-abri, encore, fait son effet bouleversant. Surtout que les réalisateurs (Takahata est au moins aussi doué que Miyazaki et Otomo) ont comme souvent une grande connaissance de l'enfant, de ses mouvements, de ses mimiques et parviennent à croquer des personnages attachants dans le cœur desquels, malgré tout, une « pluie de cendres noires » ne fera jamais s’éteindre la poésie des lucioles de l'enfance.

1 voir Mon voisin Totoro de Hayao Miyazaki 1988.

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