Documentaire
08
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

"La seule personne au monde qui pourrait rendre simple et définitive l’identification de Bormann est, bien entendu, l’intéressé lui-même".

Car la question reste posée : "L"ardent désir […] de vivre" du Reichsleiter Martin Bormann lui a-t-il oui ou non permis de fuir les ruines fumantes de la capitale allemande en avril 1945 ? Farago dit l’avoir rencontré en personne trente ans plus tard à un moment où ce sujet excite toujours les foules, il suffit de noter le succès à la même époque des films Marathon manCes Garçons qui venaient du Brésil ou Le Dossier ODESSA par exemple, et puis le public suit aussi assidument les affaires que l’on exhume régulièrement comme celle de EichmannBarbie… D’ailleurs, soixante-dix ans plus tard ça continue comme on a pu le voir avec le procès Demjanjuk ou le cas actuel de Oskar Gröning.

Écrit d'une manière entre romanesque et journalistique, on retrouve ici l'esprit des romans comme La Traque de Herbert Lieberman et du même coup un travail de recherche considérable. Farago souligne à de nombreuses reprises que l’Allemagne met des freins à l’enquête et que les Alliés ne semblent pas très intéressés à attraper Bormann. Pire, on le déclare mort alors que de nombreux indices indiquent le contraire et on arrête là les recherches officielles. Du coup, on s’en serait douté, les rumeurs et théories se répandent comme une traînée de poudre noire, dont une insistante sur sa présence dans l’Argentine de Peron qui ne cache pas ses sympathies pour le nazisme et le fascisme tout juste éteints. Les relations de Peron avec les Etats-Unis devant s’améliorer, on ne creusera pas plus profond. Et puis, bizarrement, l’Eglise, pourtant persécutée par des nazis comme Bormann, s’est échinée de son côté à sauver et exfiltrer des tas de ses ex-tortionnaires. C’est pousser loin le "tendez la joue droite" non ? En tout cas Rudel, ou le fameux Friedrich Schwend de l’opération Bernhard sont ravis, comme les fugitifs, de ce coup de main puissant et efficace, en particulier apporté par Monseigneur Hudal (sauveteur de Walter Rauff et de tant d’autres). On croise dans ce récit d’autres fugitifs (tristement) célèbres : MengeleBarbieEichmannMüller (Scheintot ? En tout cas lui aussi présumé disparu), CukursStangl

Farago écrit sa peur venue des récits qui lui sont parvenus des chasseurs de nazis qui courent le monde, allant parfois jusqu'au récit farfelu ou horrifique, et balance parfois les informations sans la source qui va avec, c'est pourtant tout ce qui fait la différence avec les élucubrations des innombrables pseudo-historiens qui pullulent… Ceci dit, cet imposant ouvrage, dit-il, « constitue ma réponse à l’invitation de l'ambassadeur Hillenbrand » qui un jour lui rétorqua gentiment : « si Monsieur Farago possède des informations dont il estime qu'elles établissent que Bormann est vivant, il conviendrait qu'il les mette à Disposition du département d'État ou de la défense À Washington, lesquels seront à même d'en évaluer la teneur est de décider d'une éventuelle action ».

Dont acte, ce pavé regorge d'une infinité d'informations.

445 pages avec cahier photo en N & B

ISBN : 2714430139

© GED Ω - 24/04 2015

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