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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
En préambule, on peut lire : « L’homme et le cheval ont le sang mêlé. C’est une histoire très ancienne »,
elle remonte aux grands mouvements « barbares » qui poussent les Petchénègues du Turkestan vers le Don. Sous la foi orthodoxe ensuite, les kazaks (aventuriers, libres, selon les Tatars) ne tardent pas à essaimer du Don à la Dniepr et jusqu’à la mer Noire, jusqu’en Ukraine… Bientôt sous des vassaux différents suivant leurs intérêts, ils deviennent de redoutables guerriers très au fait du maniement des armes qu’ils adoptent dès qu’elles ont fait leurs preuves comme les canons par exemple. En 1579, Wladimir fait route vers ceux qui ne le considèreront pas comme un proscrit, lui qui a offensé Ivan le Terrible. Du coup celui-ci pourchasse les cosaques mais les puissants Stroganoff ont besoin d’eux pour combattre les Tatars. Les cavaliers iront jusqu’à la Sibérie tenue par les Mongols et leurs arquebuses décimeront les rangs ennemis ; les cosaques d’Iermak conquerront ainsi une immense territoire. Stratégiquement, ils le remettent à Ivan qui apprécie l'attention : les cosaques seront désormais la troupe d'élite du tsar. Le chaos s’installe quand le Terrible meurt mais un nom soutenu par les atamans arrive sur le trône : Romanov, une dynastie qui ne s'éteindra qu'à la révolution russe, trois-cents ans plus tard !
Les cosaques sont néanmoins traités diversement par les tsars ou le roi de Pologne, d’où parfois la menée de terribles campagnes de terreur aux fortunes elles aussi diverses face ou aux côtés de la Russie, l'Ukraine ou la Pologne. Malheur aux juifs et à tous les non-orthodoxes, malheur aux Polonais si le cosaque décide de la guerre, et l’Ukraine, souvent victime de ses voisins, les voit un peu comme ses guerriers, d’ailleurs les cosaques n’auront de cesse de protéger l'Ukraine, via autant de personnalités hautes en couleurs qui parsèment l'histoire d'une ethnie entretenant des relations compliquées avec les autorités, ses voisins mais aussi ses alliés : Stenka Razine, Bogdan Khmelnitski, Ivan Stepanovitch Mazepa, Emelian Pougatchev, Matveï Ivanovitch Platov, Iakov Petrovitch Baklanov, Alexeï Maximovitch Kaledine, mais aussi Helmuth von Pannwitz et Piotr Krasnov pour d'autres raisons, sont entre autres restés célèbres…
Les cosaques serviront les tsars jusqu'au bout avant le chaos de la révolution où il est difficile de choisir son camp sereinement. En tout cas, quand les bolcheviques laissent porte ouverte aux armées étrangères et que la chasse aux officiers est ouverte, les « Rouges » trouvent un adversaire acharné, les « Blancs » et l'auteur ne peut s'empêcher de glisser dans le romantisme guerrier plus que dans l’Histoire pure, comme le toujours patriote Jean Mabire avec lequel il a par ailleurs co-écrit. D’autre part, vu les noms cités (Henry Charbonneau…dit « Porthos » ?! Lourd dossier que le sien…), rien ne penche du tout du côté de l'armée de Trotsky dans ce récit qui louvoie parfois bien trop vers la droititude des choses.
N’empêche, pour une initiation à la saga légendaire de cavaliers exceptionnels dont l’auteur décrit brillamment les exploits physiques mais aussi les traditions parfois cruelles (la répudiation finit dans un sac jeté au fleuve), ce livre agréable au texte très documenté et épique retraçant plus de mille ans d'histoire mérite une lecture autant que ceux publiés par ceux de l'autre bord. Perso, nous on aurait voté Makhno ! Et pas pour le relecteur qui devait avoir dû poser par inadvertance sa paire de bésicles dans le bol de calva qu’il a dû boire cul-sec pour les remettre sur son nez (les lunettes hein) et louper ainsi une merveilleuse gerboulade autour des découvertes de Christophe Colomb. Fallait ben qu’on crouvre un cruc…!?
365 pages avec quelques illustrations (cartes, photos…) en noir et blanc
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