Marche de nuit sans lune de Abdel Hafed Benotman (Rivages Noir - 2008)

“[...] l’homme gisait au coin jusqu’au moment où le diable a demandé à Dieu : 

– T’en fais quoi de ça ? 

– Rien ! 

– Je peux ? 

– Oui oui… M’en fous !” 

Et ça part de là... Tous les travers possibles sont inoculés à l’humain et Benotman en donne quelques exemples : l’inspecteur sadique, le maton voyeur, le suicidaire de carnaval et tant d’autres… Écrit en prison, ce roman est à la fois tragique, désenchanté (ou presque ?) et d’une beauté poétique empoisonnée… Une écriture à fleur de peau, une histoire belle à devenir dingue (un brin autobiographique, un clair appel à un enfant), des personnages attachants et toujours la même société... De merde… Cette société, elle s’en prend d’ailleurs régulièrement à l’auteur au passé prisonnesque / cavalesque, et à qui aujourd’hui on ne peut foutre la paix par pur plaisir bureaucratique. Une plume exceptionnelle en danger permanent, une bulle de lucidité dans une ciel littéraire bien uniforme. A quand la mise en musique des chansons de fin de volume ? 

254 pages, 8.50 € 

ISBN : 9782743617721