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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
[Publié à l’origine dans C Le Mag N°167 - director's cut]
« Quelle horreur, la culpabilité. C'est comme si dans ta tête, il y avait un autre type, meilleur que toi, qui te jette à la figure toutes les saloperies que tu as faites. Et tu traînes des pieds pendant que l'autre type te bouffe la tête. De quoi devenir taré ».
Pas de quoi être très heureux pour Santiago Quiñones, comme si ça ne suffisait de se coltiner une sale réputation dans les rangs de la police et de perdre petit à petit sa femme dont il a du mal à se passer, il décide d’aider son beau-père à mourir contre son gré pour apprendre ensuite, contre toute attente, que sa vieille mère l’adorait… Du coup il s’abandonne volontiers à la drogue que le boulot met sur son chemin, quitte à friser l'état de junkie mais tout dégénère soudain quand un groupuscule présumé d'extrême droite commence à tuer des immigrés, Santiago part en croisade dans une sorte de quête pour la rédemption…
« Je me calme et je sens qu’un dieu mystérieux va pardonner mes péchés, une fois que j’aurai arraché les yeux de la dernière des crapules qui ont commis ces meurtres »
Boris Quercia a écrit là un excellent roman écrit à la première personne, très sombre et au vocabulaire vif et juste, qui fait suite à un autre publié aussi chez Asphalte et qui figurait déjà le sieur Quiñones (Les Rues de Santiago). On a beaucoup aimé le très bon découpage du récit sur la fin pour appeler le dénouement par un beau suspense entrecoupé de flashbacks d’enfance.
« On aimerait que la science ait progressé au point qu'il soit possible de changer de tête comme de chapeau, et recommencer à écrire sur un cahier vierge, comme au premier jour de classe. Mais non, il faut traîner avec soi toutes les conneries qu'on a faites, et moi, j'en traîne tellement qu’avancer devient difficile »
Dites, pour finir sur une question : non mais c’est quoi cet exergue au-dessus du titre ? C’est fort moche en tout cas même si ça épargne l’impression d’un énième et inutile bandeau…
250 pages, 21 €
ISBN : 9782918767824
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