Fanzines
31
Déc
2014

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

La joie

Mon petit Johnny, l'intelligence commerciale de Mad Séries est sans bornes, va falloir suivre l'exemple. Sortir comme ça, après des mois de suspense hitchcockien, le sixième numéro de l'auguste revue Banzaï pile poil avant Nouillel ! Wow, ça c'est la classe stratégique où on ne s'y connaît pô. Mais que vont bien pouvoir imaginer les patrons de presse pour éviter la gifle ? Rassemblant le meilleur de la littérature et de l'art pictural underground, le tout agencé dans un objet fatal, voici quelques raisons pour lesquelles on ferait preuve d'une incroyable imbécillité en ne se procurant pas ce pavé de passionnés pour des passionnés. Et l'imbécillité Johnny, ça, ça te connait hein ? 

La gueule

Johnny, combien de fois t'ai-je dit d'être délicat avec les blisters, imagine, j'sais qu'c'est dur pour un crâne de piaf comme toi, mais imagine quand même, les jolis doigts qui ont emballé avec soin ce bouquin dans le plastoque, alors voilàààà on le sort quilletran, on remarque d'ailleurs que des lunettes 3D sont fournies ainsi qu'un chouette poster. Chausse tes lunettes Johnny et mate la couverture sérigraphiée… Arrête de pousser des cris Johnny, en enlevant les lunettes tu retrouveras une vision normale, hmm en tout cas tu retrouveras la tienne, assieds-toi et arrête un peu de gueuler, merci. Allez on tourne les pages, c'est du putain de bon papier, y a au moins cent-soixante pages qui alternent des images en noir et blanc mais aussi en couleurs, évidemment la 3D est de nouveau là, et on trouve aussi une bonne dose de texte. Parlons-en tiens…  

Les mots

C'est que les mots, c'est pas ton fort Johnny. Et c'est un tort car on retrouve au sommaire du bouzin tout un tas de stylos vénères (Christophe SiébertMichael RochMary Rob'sToni MitchelliAléric de GansCyrille Triozon et même cette vieille raclure de Ged entre autres) pour des nouvelles, des poèmes, des cut-ups, des chroniques, des citations, des billets d'humeur, une interview de l'artiste Arnus (qui signe entre autres la couv' ) et des pièces détachées, ça fait de quoi lire. Johnny, je ne te conseille évidemment pas les jeux qui consistent à remplir des grilles avec des lettres, je ne voudrais pas te voir coller de la cervelle brûlante sur mon tapis neuf, c'est trente euros le mètre carré chez le pressing, tu te contenteras donc des images qui se disputent une grande part des pages de Banzaï.

Les images 

Putain Johnny pose ces lunettes et arrête ton cirque, les voisins vont porter plainte ! Mais c'est tout de même bien d'avoir compris que la 3D avait la part belle dans ce numéro, même s'il n'y pas que ça à se mettre sous l'oeil. Des dessins parsèment les pages, y a même de la BD que tu peux lire Johnny, puisqu'il n'y a parfois pas de bulles et on trouve aussi des pleines pages de ElkaNils BerthoKmizolArnusVangogoTomahawkDave 2000 ou encore le fabuleux Dav Guedin… Mais bon toi Johnny, les noms tu t'en fous, les dessins et pis c'est marre, surtout cette 3D suggestive avec cette chair appétissante qui fait joujou avec des trucs contondants hein mon salaud ? C'est bien de se rappeler en refermant cet infernal grimoire que la couv' est aussi à regarder avec des lunettes, faudrait juste que t'arrête de gueuler à chaque fois.  

La fin

C'est avec stupeur - un choc dans le corridor - que l'on remarque en début de volume un "à la mémoire de Francis Vadillo", on se dit que l'on apprend à chaque seconde ce que tel ou tel abruti a mangé à midi, qu'une semi-débile de la télé-réalité montre son cul plastique en taule ou que Sarko sait se servir de Twitter, mais pas qu'un acteur important de l'underground s'est éteint comme la foudre tombe sur un arbre, et on se dit que c'est dégueulasse, on se souviendra donc de son doc sur Mattt Konture et on espère encore voir Undergronde un de ces quatre, bye Francis, on a failli se rencontrer. La flamme brûle encore chez le régiment Mad Séries, et nous non plus on ne lâche pas la rampe, suivant l'exemple de ceux qui partent toujours trop tôt, ça promet une belle grosse teuf là-haut, en attendant, on espère que les 500 copies de ce Banzaï absolument formidable disparaîtront dans les mains de ceux qui en feront quelque chose de bien: en parler, et pousser donc Val et Polo à sortir un numéro de plus, on sera là pour le prendre en pleine gueule. Pas vrai Johnny ?

 

164 pages, 15 €

© GED Ω- 31/12 2014 

 

 

 

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