Chroniques concerts
12
Sep
2021

pyreQuel plaisir de se retrouver une fois de plus à Juhègues pour le Pyrenean Warriors Open Air 1,

comment résister à ses vestes à patches, ses crinières soyeuses, SON bob Cochonou et sa banane cloutée, son maillot de bain JUDAS PRIEST sûrement fort seyant ou encore son DJ qui n'a jamais entendu parler de 1990 en ce qui concerne la musique, le bienheureux. Et on a encore droit à une programmation de folie, particulièrement cette année pour qui adore le hard français et les hardos ouest-pyrénéens (côté France hein, côté Espagne c’est Retour vers le futur du passé qui n’a jamais eu lieu, à part peut-être dans un dessin animé où tous les personnages mangent du LSD en quantité industrielle), des bonhommes au système pileux très souvent caractéristique, à la voix presque mélodieuse et à l'accent qui chante (un peu comme les lendemains déchantent, fuck le dimanche !), leurs gentes dames ayant pour leur part la chance d’avoir des traits véritablement humains. On était tellement content de voir tous ces CHERS camarades, deux ans dans la tronche ça fait mal sur une vie qui se raccourcit drastiquement pour les rockeurs les plus destroy. Ouais, les plus vieux aussi, c’est vrai. Trêve de connerie, ce sont les groupes qui motivent la bafouille, passons à l’organigrave.


Excellent premier groupe mystérieusement inconnu de nos services, LORD GALLERY (from La-Roche-sur-Yon) est formé de musiciens doués et inspirés en ce qui concerne un heavy ultraditionnel franchement emballant, flirtant volontiers avec le speed sans jamais oublier la mélodie au bord de la route, ni la bonne idée de faire dans le refrain hyper efficace que l’on peut presque beugler dès la première écoute. Les quatre bonhommes, à l'indéniable attitude rock’n’roll cuir et clous, savent aussi maintenir l’ambiance et communiquer avec le public malgré le trac que l’on doit sûrement ressentir en ouvrant une journée de réjouissances sonores comme le Pyrenean Warriors. Pour un premier concert officiel (si le guitariste-chanteur ne l’avait pas annoncé en fin de set, on ne l’aurait jamais cru, franchement), c’est une véritable réussite, il est bien heavy-dent que l’on se procurera de la musique de ces messieurs dès que quelqu’un aura l’idée de nous payer, pas question de profaner nos oreilles au mp3 bande d’iconoclastes. Renseignez-vous donc au sujet de LORD GALLERY (y a de la vidéo en lien ci-dessous au kazoo), une horde ultra-prometteuse, on fera pareil de notre côté. Support !!

 

La bonne surprise de la journée se présente sous la forme de CRAZY HAMMER, un groupe tarbais figurant d'anciens membres (pas un, pas deux, mais trois !) des excellents MANIGANCE dont on ne savait pas, aveu navré, qu’ils existaient encore, c’est bien la peine d’avoir internet tiens, trop d’informations tue l’information, depuis le temps qu’on le dit ! CRAZY HAMMER dont on apprend qu’il était antérieur à MANIGANCE (le Marteau Fou tabassa l’enclume de la fin des années 1980 au début des années 1990) et, ressuscité en 2015, fait dans le hard'n'heavy globalement sabbatho-priestien, on note que parfois le HELLOWEEN des Keeper n’est pas loin, autant dire que l’on prend notre pied. Les gratteux manient leur guitare comme des chefs, la rythmique envoie du tronc d’arbre, et death-y-dément, Didier Delsaux est une sacrée voix (qui nous rappelle une très bonne soirée avec U.D.O., bien plus moyenne pour Didier et ses acolytes si on a bonne mémoire) et tous sont visiblement heureux de l’accueil et de l'ambiance, ils annoncent de plus un nouvel album pour 2022, on sera bien content de reparler d’eux quand le temps sera venu, à très bientôt en tous cas !

 

Vu que l'on refusera toujours d’écrire sur la musique numérique, on n’avait pas écouté plus que ça les morceaux, ni regardé les photos ou les vidéos de HERZEL, on s'imaginait donc de vieux briscards puisque le souvenir fugace évoquait du très costaud. Il se trouve qu'en fait ces gens sont d'aspect très jeune (beaucoup plus que nous en tout cas, mais est-ce bien difficile ?!) mais ils sont déjà un groupe monstrueux en ce qui concerne la retranscription live d'un répertoire subtil et résolument métallique. HERZEL donne dans le heavy metal option épique avec des inspirations du folklore celte et de la Bretagne dont ils sont originaires (Quimper). Imagine les débuts de la vague anglaise de 1979-1980 boosté au power machin étatsunien, ajoute des paroles en français évoquant mythes et légendes, un nouveau SORTILEGE est dans la place, au moins pour cette dimension d’écriture franco-française, voie pas la plus souvent empruntée par nombre de groupes de chez nous jetant la plupart du temps leur dévolu sur l’anglais. Franchement, le souvenir émerveillé de morceaux tels que Maîtres de l’océan ou L’Epée des dieux restera gravé. Tout comme la prestation passée d’un WYTCH HAZEL assez proche ! Argh !

 

Comment TENTATION, le groupe des organisateurs du festival et derrière tout un tas d’autres concerts et sorties discographiques, pouvait-il y couper quand cette édition pseudo-restreinte (gar-gan-tues-que !!) en appelait au hard français ? Après avoir étonné son monde avec une série de sorties du genre exemplaires, les perpignanais, intelligemment économes en matière de concerts, nous avait déjà régalé aux côtés de VULCAIN (snif…), le groupe montre une fois de plus que la passion absolue pour ce que l’on fait fait toute la différence avec des poseurs à la mords-moi-la-canne, TENTATION nous offrent une prestation d’enfer, ils sont de plus devant un parterre presqu'uniquement composé  de potes, autant dire que c’est la fiesta dans les cœurs, les morceaux bastonnent comme jamais et il va sans dire que nous reparlerons sûrement de ce putain d’album pas encore écouté, il y avait longtemps qu’on ne l’avait pas dit, c’est l’heure : arrêtez d’aller chercher à l’étranger ce que vous avez sous le nez en France : du putain de heavy metal à la française (avec toute la fierté qui va avec l’expression, n’en déplaise à la très opportuniste presse « spécialisée »), vive TENTATION et merci pour tout !

 

HÜRLEMENT, ou la seule formation au monde à posséder un chanteur qui peut même faire éclater les éco-cups ! Un coffre étonnant, détonnant même puisque des mauviettes osent parfois un « il va nous péter les oreilles lui » que Ted Nugent aurait eu tôt fait de gratifier d’une expression que l’on a marre de citer (et puis bon, le nom du groupe n’aurait pu être plus adéquat, hein ?). Les MANOWAR français sont un super groupe de scène, avec tornades de cheveux, bassiste traditionnellement déchaîné, des refrains du genre qui ne ressortent plus de la tronche et des putains de soli de gratte qui décrassent les cages à cire, youpi donc, surtout quand ça va vite, quand c’est fort, quand ça tape méchant, on aime ces gars depuis si longtemps que l’on ne peut que vous inviter à aller écouter leurs très recommandables forfaits le plus vite possible, on n’est pas une machine à slogans (enfin, quoique…), on maintient donc que HÜRLEMENT est un des groupes scéniques les plus compétents de France et on espère bien les revoir bientôt, par exemple en salle juste pour voir comme ça. Et peut-être ensuite, donc, ne plus rien entendre du tout. Que tous les bouchons audio du monde aillent se fourrer où ils veulent !

 

On a vu les chantres de l'acier doux ADX un petit paquet de fois et malgré certaines réflexions qui fusent ici et là nous ne nous lassons pas de cette attaque, la plus puissante de la journée à cause de ce côté speed / thrash rapport à la vitesse d'exécution (ha !) de ses musiciens mais aussi un peu à cause de la voix largement plus grave que tous les vocalistes qui se sont succédés jusque-là. Chaque fois le même effet se fait sentir : on aime les classiques de la formation parisienne mais on n’a écouté que trop peu d'albums récents et il faudrait bien que nous fussions riche un de ces quatre pour pouvoir en acheter. La division blindée met fin à une soirée qui aura brillé par une organisation impeccable et un esprit 100% ultraditionnel, il va sans dire que nous serons là, si Satan le permet, pour festoyer l'année prochaine, espérons dans des conditions plus normales que ces petits rassemblements où l'on est quand même bien content d'avoir croisé de très vieux copains pas vus depuis une éternité. Certains ont sans doute des problèmes et cachent leur cataracte sous les affres du look, c'est dommage qu'on ait pas pu dire bonjour à tout le monde mais, sûrement le plus timide de toute cette horde chevelue, on est bien content d'avoir survécu avec notre canne et notre genouillère dont, nous l’espérons, 2022 nous dispensera, on veut absolument être en forme pour cette affiche monstrueuse qui nous attend déjà, on en frétille d'avance !

On remercie l'équipe chaleureusement une fois de plus pour un festival aussi responsable que bon enfant, ainsi que tous ceux qui mettent la main à la pâte chaque année, l'impression de faire partie d'une famille est parfois revigorante !

On the road again !

Galerie de photos : https://www.nawakulture.fr/photos-concerts

Vidéos : https://www.youtube.com/c/GedDudumoshingcamdici

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