Chroniques concerts
17
Juil
2022
beth hart ben harper reportage concert

On devrait toujours se méfier des animaux quand on les dérange dans leur logis !

En effet, les festivals de rock ont ceci de désagréable qu'ils font trembler les nids d'oiseaux, Anaïs en est la première malheureuse victime, nous rirent beaucoup, enfin surtout mézigue.

Pour la mise en bouche de ce quatrième soir, voici venir de la musique funk venue d'Alsace, elle est perpétrée par une bande de vrais guedins qui sous la canicule n'hésitent pas à revêtir des blousons (!!!) identiques, un truc visuellement sympathique au risque toutefois de fondre, littéralement, comme le fromage savoyard dans les monstrueux sandwiches (enfin, pour ceux qui aiment la viande, les autres font maigre) du stand voisin du Gars Ka Faim. Le groove mortel du groupe pousse à la danse, du moins à la gesticulation quand on ne peut faire mieux avec un dos brisé et une canne de semi-grabataire, le chant hip-hop a le chic pour galvaniser les troupes (il fait à peu près autant de degrés que dans le pastis de contrebande mais les gens n'hésitent pas à sauter sur l'ordre du chanteur). Humour, puissance, rythme et talent dans la besace, l’armada gratte / basse / batteuse / trompette / chant (et même une guitare-clavier qui rappellera GOLD à ses innombrables fans) fait mouche à tous les coups, on n’avait pas vu meilleur groupe du genre depuis au moins INSPECTOR CLUZO en première partie de SUICIDAL TENDENCIES il y a à peu près cent-vingt-sept ans.

Le temps passe à une telle vitesse ! On a donc pu passer dix ans sans voir Beth Hart (remember le très chouette Rhinoférock de Pernes-Les-Fontaines)… La marraine de cette quinzième édition du festival a Ze voix, qu'elle chante au piano ou debout seule avec son micro, ses compositions blues, parfois presque rockab' ou des reprises de Tom Waits ou LED ZEPPELIN électrisées par son énergie fantasque et chaleureuse (When The Levee Breaks). On aime d'autant plus l'artiste quand elle n'a de cesse de nommer ses musiciens et de leur montrer des preuves d'affection. On trouvera bien parmi les rangs fournis du public quelques vieux culs machistes, flasques et blancs à botter mais une question restera gravée pour toujours dans le bleu du ciel de Saint-Julien-en-Genevois ainsi que dans le cœur de l’infortunée plume de Nawakulture, que répondre à quelqu'un qui assure avec aplomb que Beth a le même type de voix que... Céline Dion ?!!! Infiniment émouvante, la revenante que nous refusons de voir partir sur un nouveau chemin de croix nous a mis à genoux : sa voix donc, son charisme, ses yeux. Beth, le bonheur te va si bien que l'on t'en souhaite un infini. Love !

Jamais fan du chanteur guitariste américain Ben Harper depuis toujours, malgré des facettes bien plus rock ici et là, il était temps de mettre à jour notre jugement quelque peu sévère à l'encontre de l'homme aux criminels innocents. Mais non, death-y-dément rien n'y fait, on ne se laisse pas prendre au jeu profondément intimiste du monsieur, au contraire d'un public fervent à 200% dans le trip de la première à la dernière seconde. Et c’est assez beau à voir. De notre côté, seuls les morceaux où un minimum de saturation est de sortie nous parlent et ils ne sont pas nombreux. La guitare lap-steel apporte effectivement quelque chose, particulièrement quand les expérimentations solo débouchent sur un boogie solide, surtout que l'homme est méchamment bien entouré niveau musiciens (même si la perte du fidèle bassiste Juan Nelson il y a un peu plus d’un an a meurtri Harper et sa bande). Les amateurs de l’homme qui fête cette année ces trente ans de carrière musicale, rassemblés comme devant une grand-messe tendrement décibélique, se sont pâmés, c'est l'essentiel, pendant que nous nous accorderons une pause plutôt méritée après quatre jours de reportage.

Mais la journée / soirée n’est pas terminée pour autant, la canadienne JJ Wilde apporte une fois de plus la preuve qu'être sexy et savoir danser ne suffit pas pour faire une chanteuse valable, la demoiselle possède en effet une voix très puissante, un charisme de tous les instants et le coffrage sonore construit par un groupe entre poses hard et attitude punk vaut vraiment le détour (ce bassiste maltraitant également un clavier est totalement cintré). Le répertoire fait la part belle au rock’n’roll brut mais sait aussi susciter l’émotion, la chanteuse puisant dans son histoire des textes parfois touchants, parfois engagés quand il s’agit de pointer du doigt la situation d’une femme qui se pose des questions alors qu’un homme ne le ferait pas à sa place, le message est positif et rentre-dedans, on regrette un peu de ne pas avoir découvert JJ Wilde (qui fait un carton dans son pays natal) avant ce concert, on va tenter d’en écouter et savoir plus à son sujet. Comme quoi Guitare en Scène est une véritable mine en ce qui concerne la découverte de « jeunes » groupes et leur mise en avant aux côtés de figures mythiques, on a pu s’en apercevoir chaque jour, mille mercis GES !!

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