Chroniques concerts
16
Juil
2022
scorpions thorogood concert reportage

À chaque soirée son début, c'est cette fois-ci un enterrement de vie de jeune fille mené par un vélo minuscule et, trônant dessus, une fille à ballons, que nous croisons sur la route !

Death-y-dément, les cérémonies en tout genre ont des secrets qui nous échappent, vive les concerts, vive l’agape sonore, adieu Berthe, c’est le troisième jour !

Et pour commencer, THE TOAD ELEVATING MOMENT n'a pas pu, n'a pas su, n'a pas voulu, et a bien fait de ne pas choisir entre pop très mélodique et rock volontairement heavy. Les stéphanois sont du coup très doués et bien équipés pour entraîner l'auditoire dans leur délire et méritent amplement leur place sur l'affiche. On sent à l'écoute une grande influence des groupes sévissant à la charnière des années 1960 et 70, un peu comme chez les gens qui formèrent MUSE par exemple et dont la plupart des compositions ne font pas mystère de leurs goûts en matière de musique de l’époque. Les influences psychédéliques du MOMENT ne sont pas en reste, font même parfois friser le stoner rock à un répertoire marqué par une voix charismatique, des refrains efficaces et une machine musicale qu’aucun terrain ne semble impressionner. Les musiciens ne laissent pas de dire leur émotion de partager l’affiche avec les monstres sacrés qui vont suivre, cette humilité est tout à leur honneur, on sera ravi de reparler du groupe si un disque nous passe entre les mains, la découverte live est la meilleure que l'on puisse faire pour motiver un approfondissement, merci à ceux qui sont venus tôt pour faire de même !

George Thorogood est le suivant à grimper sur scène, un gros morceau et un grand coriace devant l'éternel, le vieux pirate est le roi goguenard pour titiller le public quand il trouve - pour rire - qu’il ne réagit pas assez vite à ses mots ou à ses riffs, puisque ses morceaux sont des histoires racontées quasiment en parlant avant un refrain fédérateur, « One bourbon one scotch one beer », et ceux qui ont arrêté de siffler des choppes s'y remettent, au moins en rêve. Tout ça pour finir sur un Tequila festif à souhait. Un symposium de grimaces (tu connais le sourire à la Léodagan ?) et de poses hilarantes mais un sacré moment de musique surtout, le blues rocailleux a un ambassadeur d’enfer ! Les DESTROYERS sont aussi de sacrés numéros, un guitariste (Jim Suhler), un bassiste (Bill Blough) et un batteur (Jeff Simon) de compétition complétés par le seul sax que nous puissions blairer depuis le départ (Buddy Leach, que pensera-t-il de nous quand Anaïs et sa vaisselle viendront le déranger pendant ses ablutions ? Argh !), merci à Guitare en Scène pour avoir exaucé le vœu de voir le groupe au moins une fois, et Thorogood a déclaré être chaud pour revenir, on l’est nous aussi, qui ne l’avait pas encore compris ?!

Le regain de forme des SCORPIONS, forcément dû à l’arrivée du titan Mikkey Dee derrière le kit de batterie, fait vraiment, vraiment plaisir à voir, c’est donc avec la banane que l’on assiste à un set en tout point comparable à celui de Clermont 1, on a déjà dit que l’on trouvait trop longs et inutiles les solos divers et variés mais il faudra faire avec, les musiciens d’un groupe formé en 1964-65 ne peuvent humainement plus jouer deux heures à fond les ballons et toute occasion de faire une micro-pause est toujours bienvenue pour l’un ou pour l’autre. Les morceaux de Rock Believer passent très bien sur scène, les hymnes du passé sont là en nombre, les ballades aussi afin que la démographie locale connaisse un pic, et le chapiteau blindé à craquer a du répondant, à Guitare en Scène on peut noter que contrairement aux concerts des grosses machines on trouve plus d’authentiques fans ou connaisseurs que de simples curieux voulant ajouter un groupe à-voir-pour-faire-bien-en-société à leur tableau de chasse. SCORPIONS, Rudolf et Mathias en tête, montrent malgré le scepticisme des balladophobes une bonne forme, vivement un vingtième album et une nouvelle preuve de jeunesse presqu’éternelle !

Le digeo de ce soir s’appelle GOTUS, et en tant que groupe suisse, il évoque immanquablement la fusion des noms de GOTTHARD et KROKUS. Eh bien figurez-vous que l’humble amateur du répertoire hard mélodique mondial n'a pas tout à fait tort (il ne manquerait que ça !) puisque l'on trouve au sein de la formation des anciens membres de plusieurs groupes éminents de la scène helvétique (et d’ailleurs) dont les premiers cités. Le groupe démarre en émoustillant l'auteur de ces lignes avec une façon de faire très hard’n’heavy à la RAINBOW / DIO, voire le DEEP PURPLE de 1984 - 1987 auquel il est finement fait allusion à un moment. Dommage, après cette entame fort séduisante et beaucoup de reprises du feu de Satan, que le groupe nous perde finalement en prenant un virage hard - très - FM beaucoup moins passionnant pour noszigues (chacun ses goûts n’est-il pas ?), malgré les efforts du très bon chanteur que l’on devine être Ronnie Romero (RAINBOW !) et des musiciens franchement excellents. On est bien mais il ne faut pas nous bercer, sinon on va au lit : à demain, la déesse Beth Hart est déjà dans le cœur battant très fort sous les T-shirts du hardos de service, vivement !

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