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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : romance in ze ouest
Scénar : Bull, un des complices du défunt bandit L’Anglais, n’aime pas trop qu'on vienne en dire du mal, il en retrouve même la parole et déglingue les salisseurs de mémoire. Il rejoint ensuite Holy Joe, un pasteur totalement jobard qui convertit ses ouailles à coups de flingue et de pompe dans le cul. Les deux vont chercher leur vieux complice Macaque en prison non sans avoir au passage ridiculisé les matons et le directeur. Mais voilà que la bande se voit soudain rejointe par le fils de leur acolyte, un nobliau venu d’Angleterre avec principes et bicyclette, le sang des trois complices ne fait qu’un tour : il va falloir faire de ce jouvanceau un vrai cowboy, d’autant qu’un riche propriétaire en veut à ses terres.
A priori on peut le dire, en ce début des années 1970, « à l’ouest plus rien de nouveau », ni plus rien de passionnant, la part parodique des films sortant explose les quotas. Chez Barboni (pas un mec rasoir pour autant), avec tour à tour Ciak Mull, On l'appelle Trinita, On continue à l'appeler Trinita (voir Terence Hill - Bud Spencer Coffret 6 DVD 1970-1987), voilà un beau decrescendo en matière de sérieux qui atteint peut-être son comble avec Et maintenant, on l'appelle El Magnifico, qui se distingue par une tentative d’injection de romantisme dans la bonne grosse casserole de fayots évidemment au programme. Si la présence de Terence Hill (seul pendant que son complice Bud Spencer tourne Quatre mouches de velour gris ou Amigo!... mon Colt a deux mots à te dire), Riccardo Pizzuti (enfin en haut de l’affiche !), Sal Borgese et compagnie (on aperçoit même Salvatore Baccaro - ou alors un malchanceux jumeau ? - dans la cour de la prison) présageait un festival de tartes dans la tronche, il n’en est quasiment rien.
Car, cet « homme de l’Est » - comme le stipule le titre original bien plus adéquat - arrive avec dans sa valise un violon qui ne manque pas de faire sensation, des convictions précieuses d’entomologue et d’agronome, des séances de gymnastique et une tenue parfois digne d’un Sherlock Holmes version sport. Il n’est armé que de principes et préceptes, n’est pas vraiment du genre à fumer des adversaires au Smith & Wesson à la rapidité de l’éclair ou même à se battre à mains nues, Trinita est resté au placard et ce qui aurait pu devenir une curiosité devient un peu lourd à la longue malgré le comique de répétition (les chasseurs de primes attifés en noir comme dans Trinita et amateurs de tables, le yorkshire aux aboiements de molosse…) et quelques bonnes bagarres.
Heureusement tout le monde se réveille un peu vers la fin, un peu plus dans la lignée des westerns européens classiques. On notera dans les atouts les très beaux yeux de Yanti Somer, les décors verdoyants de Yougoslavie, une chouette musique des frangins De Angelis et la prestation musclée du monstroplante Gregory Walcott, un peu le Bud de substitution souligné par le doublage du toujours excellent Claude Bertrand. Pas toujours convaincant mais globalement très bien foutu, Et maintenant, on l'appelle El Magnifico mérite d’être redécouvert.
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