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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : chasse à la femme, vraiment ?!
Scénar : deux hommes attendent la superbe Désirée Thibodeau pour la choper en plein braconnage. Prise sur le fait, elle fera peut-être don de ses charmes pour échapper à la taule ? Vu qu’elle préfèrerait crever que d’approcher ces deux abrutis, ceux-ci la poursuivent en bateau mais c'est sans compter sur la débrouillardise de Désirée qui arrive à s’en débarrasser. Mais voilà qu’un des deux ploucs tue l'autre sans faire exprès, mais comme il est le fils du shérif de la bourgade voisine, Billy Boy fait porter le chapeau à la fille. Alliés à la famille dégénérée du défunt qui du coup la croit aussi coupable, père et fils partent en chasse dans le marécage mais « c’est plus facile de choper les crocos » dixit le patriarche Bracken… Et puis vaut mieux se méfier d’une fille dont les ancêtres étaient déjà des chasseurs dans le marécage, de plus elle sait couper les noix des entreprenants, demande à Leroy !!
Descendant cheap mais ingénieux de Délivrance (1972) incorporant des touches Herschell Gordon Lewis / Russ Meyer et préfigurant Massacre à la tronçonneuse (qui sort quelques mois plus tard) ou encore La Colline a des yeux (1977), Les Marais de la haine se caractérise d’abord par des facettes certes classiques du genre film de rednecks : - très chouette - bande originale bluegrass speed avec harmonica, banjo, harmonica et violon, jolie galerie de fumiers hirsutes qui se roulent dans la boue comme de véritables animaux sans prendre peur de l'inceste (pauvres filles qui naissent dans ce genre de familles !), un peu de nudité, un peu de malsain par le biais de quelques scènes visuellement dures pour l'époque et, bien sûr, la vase omniprésente, ô verte défroque du vrai grand personnage de l'histoire, l’entité supérieure : le marécage !
Pour un film tourné en dix jours seulement (!) avec une seule caméra sans trépied manipulée sur un bateau la plupart du temps (!!), il se tient sacrément bien. Rudimentaires mais sacrément efficaces ces couleurs jaunâtres bizarres rappelant celle de l'eau du bayou, infestée d’alligators et de serpents que Désirée ramasse comme d'autres les fraises des bois ! Franchement, ses concepteurs ont fait de ce film, rapport à un travail de photographie très réussi, un film beau, étonnant non ? Et injustement méconnu. Heureusement qu’Artus est là, une fois de plus, pour exhumer ce petit trésor. Merci pour cette nouvelle collection ! Découvrez dès maintenant ce cinéma underground américain toujours capable du pire dans sa représentation du rêve américain, on ne peut du coup que comprendre une fille particulièrement douée pour la vie à l'écart d'une société qui ne fournit décidément pas mieux que son pendant sauvage : tarés, obsédés sexuels et racistes à la fois, c'est ce que l'on appelle communément un cumul des mandats !
Bonus : Rednecks et survival (entretien avec Maxime Lachaud, auteur du livre Redneck movies), une visite chez Ferd et Beverly Sebastian (il est surréaliste de voir les réalisateurs de ce film devenus ce couple de papi-mamie fans de Jésus et de lévriers qui, à l’initiative de Beverly, sont proposés comme dans Oz à des prisonniers mais aussi des vétérans afin de les sortir de l’horreur quotidienne… Une vidéo qui s'apparente tout de même à une grosse publicité pour leur organisme over humaniste et l'ami Jésus, toujours prompt à se manifester dans la vie de ceux qui sont en danger, c'est bien connu. Autant dire strictement rien d'intéressant, on suppose juste que la présence de ce message en fin de film a été l'argument pour convaincre les Sebastian d’accepter de ressortir leurs deux films), le making-of original (18’), les très bavardes bandes-annonces française et anglaise et un spot vidéo français.
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