Chroniques DVD
28
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

tobe hooper horreur crocodile film

Genre : les dents du bayou

Scénar : « je m'appelle Buck et j’veux baiser »… Ouaip, Buck est un fin poète avec les putes à perruque, la maquerelle n’est pas en reste, elle resplendit même avec sa casquette de croupier et son futal monté jusqu'au nombril Chirac-style. Ce vieux dragon décide de virer comme une malpropre la péripatéticienne prête à tout pour échapper à son prétendant indélicat. Fringuée comme le petit chaperon vert, peut-être n’aurait-elle pas dû partir dormir au motel du coin, le Starlight, qui tient à peine debout et exhale un méchant souffle saurien qui n’augure rien de pacifique.

La musique dissonante et dérangeante de Hooper figure aussi un vrai festival de cris aigus et donne dans le vrai tintamarre stressant, rappelant par moments un modem ou un démodulateur radio. Elle s’avère parfaite pour rendre sulfureuse cette ambiance (encore) redneck et accompagner les nombreux monologues hallucinés de Judd (Neville Brand), un tenancier d’hôtel pur chelou, entre Joe l’indien et Norman Bates (Psychose est visiblement une grande influence) qui comme Leatherface dans Massacre à la tronçonneuse, est grand et lourdaud mais très volontaire à la tâche (de sang). Notons aussi l’affreux Robert Englund qui œuvre dans son premier rôle marquant avant la série des Freddy mais aussi Marilyn Burns déjà dans Massacre à la tronçonneuse, la petite Kyle Richards qui se retrouvera l’année suivante dans Halloween, Stuart Whitman (Le Jour le plus long, Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machinesLe Bison blanc) et Mel Ferrer (aussi dans Le Jour le plus long, La Chute de l'empire romain, Le Corsaire noir ou La secte des cannibales d’Umberto Lenzi. Du beau monde.

Un film bizarre, parfois grotesque, avec l'horreur d'une machinerie dentue qui prend la place de la tronçonneuse du film précédent. Sinon Eaten alive est vraiment un titre trop nul, vive la traduction française même si malgré les promesses de celle-ci (sûrement en relation avec le carton intersidéral des Dents de la mer), la suggestion, une fois de plus, fait bien plus peur que l'horreur visuelle. Et avec trois bouts de ficelle (les effets sont d’ailleurs un peu passés mais rigolo) s'il vous plaît. On découvre aussi des personnages exaspérants qu’on est pressé de voir bouffés tout crus sous un inquiétant ciel rougeâtre, et dans un bon crescendo dérangeant à souhait avec, tant qu'à y être, une poursuite dans les bois qui sonne comme un clin d'œil au film précédent. Cro mignon. 

Bonus : bande annonce (efficace), Le Crocodile de la Mort : jeu de massacre (13’) et Dissections reptiliennes (entretien avec Jean-Baptiste Thoret et commentaires de séquences, 20’).

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