Panorama : La Fin des mercenaires de Michel Parbot et Michel Honorin (1967)

Genre : reportage de guerre

Automne 1967 : les mercenaires européens et les gendarmes katangais qui les secondent sont coincés dans un camp près de Bukavu au Congo après avoir voulu faire la nique au coriace futur « maréchal-président » Joseph-Désiré Mobutu et ne savent pas quand et s’ils pourront en sortir même si quelques avions font pendant un temps la navette vers des pays africains voisins. L’aventure aura duré quatre mois depuis que les mercenaires en déroute du belge Jean Schramme ont déboulé près de la frontière du Rwanda.

Le reportage est sans cesse ou presque ponctué par le bruit de mitraille, pourtant les mercenaires ne se montrent pas très effrayés par cette nouvelle bataille. Les journalistes Michel Honorin et Michel Parbot (également caméraman) et leur ingénieur du son Georges Guliana, qui sont au plus près des combats, constatent néanmoins que le théâtre d’opérations des mercenaires est peu à peu grignoté par les forces adverses, des camarades tombent, mais chacun semble connaître les risques du métier. L’armée congolaise, l’A. N. C., finira par l'emporter par le biais de l'opération Échec aux mercenaires et les hommes du colonel Schramme, retraverseront assez piteusement le pont par lequel ils étaient arrivés, contraints de quitter des positions que le manque de munitions entre autres empêchait de tenir. Désarmés par les casques bleus au Rwanda, ils seront démobilisés.

À leur descente d'avion, Michel Honorin et Michel Parbot se précipitent à la télé pour livrer au présentateur Claude Desiré leurs impressions sur cette chute des « soldats perdus », les deux racontent leur odyssée jusqu'à Bukavu et la situation rocambolesque pour envoyer les pellicules au fur et à mesure à la rédaction, énièmes preuves d'une époque où chez les journalistes le courage mais aussi la force physique (puisqu'il a fallu ramer !) n'étaient pas à remettre en doute. Les deux expriment aussi le respect qu’ils éprouvent pour des hommes qui, quelles que soient leurs idées politiques, ont à leurs yeux montré un grand courage.

La diffusion de ce reportage d’un peu moins de vingt-cinq minutes sur l’ORTF débutera le 10 novembre 1967. Un livre du même titre, sous-titré Bukavu, novembre 1967, sortira en 1968 chez Robert Laffont puis dans la célèbre collection J’ai Lu L’Aventure aujourd’hui sous la signature du seul Michel Honorin, un article est lisible là : La Fin des mercenaires - Bukavu, novembre 1967 de Michel Honorin (L'Aventure aujourd'hui / J'ai Lu - 1968 Réédition 1970).