Chroniques DVD
04
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : deep ennui, méfiez-vous des affiches !

Scénar : un poisson en mille morceaux est repêché, puis des gens se font dévorer, tu vas voir que ça va encore être la faute d’un requin. Bingo ! Et l’ami d’une des victimes décide, puisque bien sûr personne ne le croit quand il accuse un squâle en goguette serviette autour du cou, d’exercer sa vendetta perso sur le vilain poisson, semble-t-il habité de plus, cumul des mandales à venir, par une divinité indienne, Wakan.    

Joe D'Amato ne changera jamais : la première image du film est celle…d’une saucisse… Se retrouvant à la charge d’un film prévu pour « un autre » à l’origine, Aristide Massaccesi de son vrai nom va tirer une des dernières cartouches organiques de la longue saga des requins au cinoche avec ce machin où, à part un serment par le sang (et le tétanos ?! Hein ?!), un pauvre requin étripatouillé (espérons pas exprès pour le film ?) et de gentils geysers d'eau colorée, rien d’horrifique ou de violent du tout ne fera tomber le spectateur du canapé où il risque fort de s’endormir rapidement s’il n’a pas l’humour des amateurs de déglingue.

Quitte à taper dans le stock Jaws classique (une fête sur l'eau, des autorités inconscientes, la Cassandre incomprise…), on aurait pu éviter cet étrange croisement / soap / angoisse et même le remplissage, par exemple au moyen d’une looongue - mais belle - scène de plongée pour clocker finalement à quatre-vingt-dix minutes. La platitude règne donc en maîtresse sur un film qui aurait pu être drôle avec un festival de boucherie, même avec des acteurs - bien sûr - très moyens, une collection de fringues grotesques et de tranches qui vont avec (le vieil indien est magnifique) et une horripilante bande originale de piano / synthé cucul. Deep blood fait tout de même naître une question et avec elle un mot : lors d’une scène où l’on oublie de mettre le doublage, peut-on parler de doubliage ?

Bonus : pour le coup, bien plus intéressant que le film principal, le court-métrage Memory of the dead () de Pascal Frezzato (21’ : après l'apocalypse, les Z ou infectés commencent à s’entre-dévorer devant le manque de nourriture. Ne subsiste-t-il pourtant pas au fond de leur psyché éteinte une mémoire, si infime soit-elle ? Quelle serait la réaction d’un zombie en découvrant un passé plein de violence…innocente au fond ? Les clins d'œil à George A. Romero sont on ne peut plus clairs, les zombies continuent par exemple à s'intéresser aux activités de leur vie passée, le film adopte au début un ton typiquement documentaire… Malgré des effets très numériques qu’un budget conséquent aurait pu rendre plus discrets, ce petit film a de la gueule, une musique et des décors chouettes, de la tripaille quand il faut mais aussi et surtout un soupçon de sentiment au fond de la chair putréfiée, un filigrane touchant et prometteur. Au programme aussi un clip de présentation du Bloody weekend (7’), une entrevue avec David Didelot qui revient sur la Sharksploitation, D’Amato etc. (40’) et les pires bandes-annonces du sous-genre (Evil in the deep, Tintorera, Barracuda, The Shark hunter…).

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