Chroniques DVD
28
Fév
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : comédie policière

Scénar : une fusillade éclate en pleine rue près de la place Vendôme, une voiture s'enfuit avec à son bord le truand Charlemagne et une grosse somme dérobée sous forme de bijoux. Au même moment, Virginie Dumayet s'est encore enfuie de l'Assistance publique mais est rattrapée, elle risque maintenant la prison. Ramenée à l’institution où elle devra en plus comparaître devant un conseil de discipline le lendemain, elle rencontre une camarade de chambrée qui veut aussi se tirer et qui a la possibilité de la planquer si elle réussit à les faire sortir. Elles font le mur et deux jeunes hommes qui ont piqué une bagnole les ramassent au passage. Malheureusement la voiture est celle du casse où se trouvent encore les armes, alors pour rendre service à ses nouveaux amis, Virginie prend le volant et part seule pour semer les flics mais elle se fait attraper avec l'artillerie dans le véhicule. L’inspecteur Jean Morel se fait passer pour un truand et compte sur la jeune fille pour le mener jusqu'au gang de Charlemagne, et rien, bien sûr, ne se passera comme prévu.

Malgré un titre que l'on aurait pu prendre pour des plus machiste, ce sont bien les femmes qui font la loi dans ce film, ce sont les filles qui font des garçons des caïds, ce sont des épouses qui téléguident les maris et bien malin celui qui croit les contrarier sans payer la note : bien fait. La sublime Mylène Demongeot (que l’on aura death-y-dément eu tôt fait de faire déambuler en petite tenue…), Béatrice Altariba et Anne Collette sont les reines au milieu d’une ruche réunissant gentils garçons (alors à leurs débuts, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon sont irrésistibles en jeunes caïds), policiers à l’intelligence très variable (Henri Vidal l’inspecteur malin, Robert Dalban le commissaire irascible, Darry Cowl évidemment maladroit et bégayeur mais aussi d’une mauvaise foi exceptionnelle…) et bandits redoutables (Roger Hanin est toujours très bon dans les rôles de salopard, son visage, sa voix, sa carrure imposante, tout faisait de cet homme un personnage inquiétant).

Sois belle et tais-toi est une chouette petite comédie policière guillerette qui rappellerait presque l’univers (jeunesse) des illustres Boileau-Narcejac, le Club des Cinq et compagnie, d'abord pour le nombre, ensuite pour l'âge des personnages non adultes, et si certes beaucoup de choses ont un peu mal vieilli ici et là, le charme suranné des films de cette époque agit (ces poursuites avec aux fesses des Renault 4CV - les quat’chevaux quoi - sont assez rigolotes par exemple), les acteurs, chacun pile poil dans leur registre habituel ou à venir, font de leur mieux pour que tout le monde passe un bon moment, et c’est assurément chose faite. On notera pour l’histoire une « légère » dose de publicité pour Manurhin, par ailleurs un des sponsors du film pour changer un peu du commerce des armes, et une nouvelle cicatrice au menton pour Alain Delon, à cette époque de son deuxième long métrage pas contre les cascades improvisées, quitte à proprement plier la guimbarde d’un autre. O tempora, o mores !

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