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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : comédie pseudo-misogyne
Scénar : ce n'est pas de gaieté de cœur que Charles Roubier se dirige vers le parloir de sa prison, sa femme se fait rare depuis son emprisonnement et comme si ça ne suffisait pas, elle vient tranquillement lui annoncer qu'elle a trouvé un nouveau boulot : elle va travailler dans le milieu de la mode à New York… « Je t'écrirai » qu’elle lui dit, mais le seul courrier qu'il va recevoir, ce sont les lettres qui lui annoncent que tous ses biens ont été vendus. Cet ancien avocat s'empresse de potasser hardiment les différentes nuances du droit et décide de se venger des femmes en passant des petites annonces pour les séduire et les plumer. Il gravit les échelons jusqu'à devenir bibliothécaire de la prison où il profite de son temps un peu plus libre pour compulser les Mémoires de Casanova ou Le Journal du séducteur de Kierkegaard, il tente ensuite de se maintenir en forme et dès sa sortie s'attaque aux petites annonces dans lesquelles il pipote allègrement sur sa position sociale et son apparence, il se procure une voiture, passe se faire couper les cheveux et manucurer tandis que les réponses ne tardent pas à arriver dans sa boîte. Il sélectionne les plus intéressantes, s’astreint à une grande discipline pour rester concentré sur son projet, met toutes les chances de son côté en étant le plus chevaleresque possible mais voici venir les moulins à parole, les multiples veuves (noires en plus, ou en devenir !), autant mettre le pied dans un nid de vipères. Le jeu de cet homme qui se croyait plus malin paraît bien innocent en comparaison, il ne renonce pourtant pas mais joue une jeu dangereux !
Vu en italien sans sous-titres pour réviser (et on serait étonné qu’il existe une copie française de ce film quelque part, ça viendra !?), Chi vuol dormire nel mio letto ? (Qui veut dormir dans mon lit ?) explique déjà le concept : l’homme dont on entend les pensées fulmine mais son bon sens de la psychologie et du tact semblent être des armes terribles dans cette croisade qu’il mène sur une musique reconnaissable entre mille de Michel Magne. Alors pour la peine on dégaine une équipe de cadors (Meurisse est entourée d’une kyrielle de femmes merveilleuses, la divine Michèle Morgan remportant comme souvent la palme) et une pléiade de « tronches » (Renée Gardès, Marcel Pérès, mais aussi Serge Marquand, Jacques Marin, Dominique Zardi et l’inimitable Léon Zitrone que l’on trouve forcément bizarre avec un doublage italien. Avec Hunebelle à la barre entre deux OSS 117 1, son fils Jean Halain aux dialogues et Jacques Besnard 2 en soutien, on a droit à un petit film aux décors sympathiques (un superbe château, les Deux-Magots, ou des berges typiques d'une époque où on n'a pas encore beaucoup de raisons de se méfier de se baigner dans la Seine…), une comédie légère et assez drôle même avec ce petit soupçon de misogynie. Sans oublier un peu de suspense (« Una Landru in gonella » ?! Brrr…!).
1 voir OSS 117 se déchaîne de André Hunebelle (avec Kerwin Mathews, Nadia Sanders, Irina Demick, Henri-Jacques Huet, Jacques Harden, Roger Dutoit, Albert Dagnant, André Weber, Michel Jourdan, Daniel Emilfork, Henri Attal, Yvan Chiffre…) 1963 et Banco à Bangkok pour OSS 117 de André Hunebelle (avec Kerwin Mathews, Pier Angeli, Robert Hossein, Dominique Wilms, Henri Virlojeux, Akom Mokranond, Gamil Ratib, Henri Guégan …) 1964.
2 Jacques Besnard travaillera bientôt pour son compte, non seulement en réalisant lui-même un De Funès après le succès du Fantômas de Hunebelle (voir Le Grand restaurant) mais aussi un Eurospy honnête (Estouffade à la Caraïbe). La suite de sa de carrière est bien moins intéressante, dommage...)
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