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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : évocation psychobiographique d’un mythe
Scénar : Billy marche en plein cagnard jusqu'à tomber sur l’éleveur Tunstall qui l’engage malgré la crainte de ses hommes qu'il fasse partie de la bande de Norton. Celui-ci souhaite se débarrasser de Tunstall car il risque d'attirer d'autres troupeaux dans le coin et tous devraient alors partager un butin qu'un seul veut se réserver, un homme qui se permet même d'ordonner au shérif d’intervenir manu militari ! Billy ne comprend pas trop la manie de son patron, venu d'Angleterre, de ne pas tenir d'arme alors que la situation l’exige, ce gosse d'El Paso qui a perdu son père très jeune et tué un homme ayant insulté sa mère à l'âge de douze ans n’a toujours vécu qu’à travers les armes, il se prend d’affection pour cet homme honnête et bienveillant qui est malheureusement assassiné par les sbires de Norton, le jeune homme ne leur pardonnera jamais. La vendetta déclenche une guerre sans merci qui ne prend fin qu’à la proclamation d’une amnistie qui ne dure pas, Billy the Kid ne peut death-y-dément pas vivre en paix et va le prouver…
Pour ce premier film du réalisateur américain Arthur Penn (surtout connu à l’époque pour sa prolixité au théâtre et à la télévision depuis le début des années 1950), le personnage de William Bonney dit Billy the Kid est de retour à l'écran (après déjà une belle série de films depuis le premier, signé par le grand King Vidor en 1930) et ça ne sera pas la dernière fois, bien heavy-demment. Sauf que sous les traits du jeune et teigneux Paul Newman (lui aussi surtout connu pour sa carrière à la télévision puisque Le Gaucher n’est que son septième film), cette biographie romancée a littéralement de la gueule : Newman a la beauté du Diable et un charisme magnétique indéniable bien qu’il interprète ici un de ses premiers rôles marquants, et l’homme n’a bien sûr pas fini de faire parler de lui. Une scène marque particulièrement votre non-serviteur : celle, juste géniale, de l'espèce de proto-juke-box au rythme foutraque duquel Newman a l'air vraiment totalement cintré, voire totalement déglingué par un LSD qui ne tardera pas à émerger.
Le Gaucher, dont le scénario est en fait l’adaptation d’une pièce de Gore Vidal par Leslie Stevens, est un très beau film à propos de l'un des bandits les plus célèbres de l'Ouest américain mythique (et dont une chanson narre l'histoire sur une voix profonde, très typique des westerns des Fifties) qui montre la complexité psychologique d'un personnage qui a surtout été construit par la légende, et pas forcément par ses pensées ou ses actes authentiques, souvent très confus et impulsifs. On retrouve aussi quelques gimmicks comme une saloperie de combat de coqs, une toujours providentielle caravane de gitans (cette fois-ci originaire de Mexico) ou ce plan jouissif d'un visage qui s'écrase en glissant lentement le long d'une vitre, le genre de truc que l’on collectionne ici tellement c’est drôle et souvent filmé comme s’il voulait montrer la chose dans ses détails les plus baveux. Splendide.
Bonus : bande-annonce
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