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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre: western all'italiana
Scénar: le mystérieux Django, un cowboy ténébreux qui se distingue par le cercueil qu'il traîne dans son sillage, tombe au beau milieu d'une guerre de domination qui oppose la bande du major confédéré Jackson à celle du général mexicain Rodriguez. Sa manière tout à fait personnelle de faire le ménage, une vraie tempête de plombs, va secouer le village où l'action se déroule...
Comme ses collègues Bava, Fulci, et Leone (le scénar de Django rappelle forcément celui de la Poignée de dollars de ce dernier qui a cartonné à bloc deux ans plus tôt) dans une certaine mesure et après une série de films moyens (comédies burlesques, policiers ou westerns) mais aussi le déjà plus sérieux Romulus et Rémus, voici que Corbucci bouleverse tranquillement le western transalpin avec cet hallucinant Django aux succulents ingrédients pour les amateurs du genre.
Tout de même, quelle classe de trimballer un cercueil avec une corde, quelle idée lumineuse (voir les docs de bonus pour la trouvaille) ! Le fouet, à la mode depuis Le Temps du massacre, fait également toujours son petit effet. Franco Nero est beau et ténébreux comme un dieu, sa joie de vivre naturelle époustouflera néanmoins les croque-morts qui trouveront là un sérieux concurrent dans une ville abandonnée à la gadoue la plus grasse, on assiste d'ailleurs à une baston de femmes qui préfigure le fameux et tout à fait ridicule catch de boue. Autre nouveau sport, le Mexican ball-trap, totalement original pour les as de la gachette. Ceci dit on apprend vite par la suite qu'avec certains autres mexicains on apprend à prêter l'oreille et à ne pas laisser traîner ses mains. On excède d'ailleurs allégrement la centaine de macchabées, pour un film de durée moyenne, c'est pas mal.
La BO introductive de crooner (Luis Enriquez Bacalov, quel bel homme) et la musique entre angoisse dissonante et cucaracha festive est tout à fait appropriée pour un film qui raille et effraie en même temps les spectateurs innocents dans les salles de l'époque. Malgré les séquences choc chères aux italiens, ce film parle aussi d'amour et de rédemption, parfois même à la limite de la crédibilité, si tant est qu'elle puisse exister dans le genre… Et ce Django est un putain de classique du western de la Botte, très réussi, à l'ambiance poisseuse comme la boue que les bottes trainent du saloon au cimetière…
Bonus: 25 minutes d'interview avec Franco Nero et l'assistant-réalisateur de ce film Ruggero Deodato pendant lesquelles on apprend l'importante part d'improvisation dans la création de Django et quelques anecdotes marrantes.
© GED Ω - 11/02 2013
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