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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : l'engin parfait pour les vols du futur…en 1961.
Scénar : sacré avion en effet que ce North American X-15, monstre de métal et sorte de fléchette ultra-rapide qui serait capable de relier la Terre à l'espace avec à son manche un être humain du début jusqu'à la fin, le « premier engin spatial piloté » : une avancée technologique américaine considérable en pleine guerre froide. Pour accomplir tout ça, les trois pilotes d'essai Matt Powell, Lee Brandon et Ernest Wilde s'entraînent dans des conditions que tous ne supporteraient pas, on parle en effet de hauteur vertigineuse et et de vitesse hypersonique, et la NASA se ronge les ongles en attendant les résultats sur le physique de ces pionniers, car des pannes peuvent se produire, celle-ci oblige par exemple le B-52 à atterrir avec le X-15 attaché à son aile, manœuvre très dangereuse par rapport au risque d'explosion… Parallèlement, les femmes des pilotes vivent aussi sur la base et semblent ignorer la dangerosité réelle du métier de leur époux, se demandant encore pour l’une d’entre elles pourquoi elle a déjà perdu deux enfants… S’il on ajoute le stress d’une hiérarchie scientifique sur les dents, on plaint tous ces gens, progrès ou pas progrès !
Bien sûr réalisée avec le concours, toujours désintéressé comme chacun sait, de l'armée de l'air étatsunienne et de l’entreprise North American qui fabrique heavy-demment l’avion en question (qui sera produit à…trois exemplaires…), ce premier film du réalisateur débutant - du moins au cinéma - Richard Donner (à suivre La Malédiction, les séries de films Superman - avec Christopher Reeve - et L’Arme fatale, ainsi que les chouettes Les Goonies, Maverick et Assassins) montre l’évocation romancée des débuts héroïques de l’hyper-sonique X-15 et l'on en profite pour présenter toute l'équipe, des pilotes aux scientifiques en passant même par les techniciens par un commentaire qui dote le film d’une sorte de crédit documentaire ou de reportage (frisant parfois les limites de la propagande, par exemple quand les piques envers les soviétiques sont discrètes, mais sont bien là…). Le film tente aussi de montrer par le côté documentaire l'aspect scientifique des missions mais le sous-texte est tout de même dramatique : dans la course à l’armement et la guerre des étoiles, combien de sacrifices compte-t-on depuis que l'homme a décidé de les mener sous des drapeaux opposés ?
Alors certes, il y a le scénario en lui-même mais quand même, quand on en est friand, on peut aussi profiter via X-15 de belles images d'avions et d'hélicoptères mais aussi d’un joli défilé des véhicules d'intervention d'urgence, magnifiques comme beaucoup de voitures de l'époque où l’on savait encore tenir un crayon chez les dessinateurs industriels. X-15, avec son équilibre précaire entre fiction et documentaire, préfigure déjà l’adaptation de la vie du pilote Chuck Yeager (L’Étoffe des héros en 1983, réalisé par Philip Kaufman et bien plus intéressant dans son traitement qu’un ultérieur Top Gun au duel testéroné d’une autre époque, quand le cerveau fut évaporé comme kérosène). Si pour les fanatiques d'aviation il y a ici de quoi manger, les ceusses qui cherchent à approfondir l'histoire authentique ou vibrer devant l’action à tout prix risquent de trouver le temps long, les effets spéciaux rigolos dus à la tradition de l’époque ne suffisant pas vraiment à secouer les miches du canapé. Pour son statut de film méconnu, on est bien content d’en parler, d’autant qu’il montre une facette moins basse du front de la guerre froide pendant laquelle on commit bien pire au cinoche…
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